L’ambiance était studieuse en cette journée du 20 septembre. Dans un hall du Parc des expositions de Colmar, le « dating » entre transporteurs et fournisseurs bat son plein. De 9 heures à 17 heures, les rendez-vous s’enchaînent et représentent une excellente occasion pour renforcer les liens ou en nouer de nouveaux. Une aubaine pour les dirigeants et les constructeurs, équipementiers, éditeurs de logiciels, carrossiers et autres fournisseurs de solutions. Identifiés par une chemise blanche au logo Tred Union, la quasi-totalité des adhérents étaient présents au rendez-vous. Ces transporteurs sont au cœur d’« un laboratoire d’idées où chacun apporte sa pierre à l’édifice », selon les termes du président, Joël Vigneron, patron des Transports Vigneron. Un édifice structuré en plusieurs bâtiments, à savoir les différents pôles qui le composent(1) et qui veut encore se développer. « Je souhaite qu’on grandisse encore, que le groupement soit plus rentable pour les adhérents. On vise environ une dizaine de nouveaux adhérents d’ici un an pour qu’à terme, on en ait un par département », précise-t-il. La région de Clermont-Ferrand et le Sud-Est étant les zones « à combler ». Et 2019 sera l’année décisive pour le groupement. D’une part, Tred Union veut redynamiser les activités vrac et plateau « en réfléchissant à de nouveaux services », explique Jean-Christophe Édy, directeur de réseau, et aussi favoriser l’essor de Tred e-log. Et le même d’ajouter : « Il faut évoluer pour apporter un service optimal et promouvoir les échanges. On ne veut pas que les gens viennent seulement pour massifier les achats ». En effet, le groupement se veut à la fois un moyen pour rompre l’isolement mais aussi d’accompagner les entreprises dans leur mutation : croissance externe ou transmission, notamment. L’organisation par métier étant une aide importante pour ces opérations. Mais pas seulement : le groupement s’est récemment ouvert à l’international avec l’entrée de la société néerlandaise Verploegen, qui a une agence en France et fait du groupage entre les deux pays. Pour Jean-Christophe Édy, ce nouveau membre est une opportunité pour le transport de conteneurs – notamment pour l’activité de e-commerce que Tred e-log suit de près – et l’accès aux ports du Nord. Et ce n’est que le premier pas puisque l’idée du groupement est d’intégrer des transporteurs d’autres pays limitrophes. Idée appuyée par Patrick Rigoni, directeur général des Transports Rigoni, qui a une activité régulière avec l’Italie et l’Espagne pour l’import de carrelage. L’intérêt pour ce transporteur, qui emploie 48 personnes, est de s’assurer les flux aller.
Tred Union est très attentif à garantir le meilleur déroulement des transmissions d’entreprise. D’une part, en veillant à ce qu’elles aient lieu dans le périmètre du groupement. Et aussi en apportant un support bienvenu aux patrons d’entreprise qui transmettent leur affaire aux enfants. De nombreux membres sont concernés par ce sujet : « Dans les cinq ans à venir, une dizaine d’entreprises vont être transmises à des jeunes », souligne le directeur de réseau. C’est le cas, par exemple, d’Alexandre Humbert, fils de Francis, dirigeant de Jost Logistic, à Hœrdt (67), et de Mickael Bodet. Les transports Bodet sont de nouveaux membres du groupement car ils ont 80 % de leur flotte équipée de chariots embarqués. D’où l’idée de rejoindre Tred Chariot. Pour le père et le fils, c’est le tout premier séminaire, celui de la découverte. Mickael pense déjà rejoindre Tred Jeun’s pour se confronter à ses pairs.
Car le clivage entre générations devient criant lorsqu’on est à la tête d’une entreprise. « Mon père ne comprenait pas que les clients aient besoin d’être informés du suivi de la livraison », témoigne un futur repreneur. À croire que la traçabilité en temps réel n’est pas une évidence pour tout le monde. Et même au-delà de ces exemples un peu extrêmes, les jeunes générations ont une approche innovante sur plusieurs points, notamment sur le management caractérisé par une attention particulière à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Équilibre qui joue beaucoup dans la capacité à attirer des candidats. Plusieurs témoignages recueillis lors du rendez-vous alsacien concordent sur le fait que si les méthodes des jeunes dirigeants sont très différentes, elles apportent des résultats. Et leur aisance avec les réseaux sociaux est certainement un plus sur lequel le groupement a envie de s’appuyer. Leur approche peut apporter beaucoup à un secteur qui souffre d’un déficit d’image : « Je suis interpellé par ce qu’ils apportent au métier », admet Joël Vigneron.
Facebook, LinkedIn et autres Leboncoin sont des réseaux qui ont fait leurs preuves pour la communication et le recrutement. « Il manque 30 000 conducteurs en France », rappelle Joël Vigneron. D’où l’idée de lancer le site letransportrecrute.fr qui a déjà fait ses preuves. Les transporteurs qui y ont publié des annonces ont aussitôt trouvé des candidats. Mais limité au secteur du TRM, le site amène fatalement des conducteurs déjà en poste à changer de société : « On remplit d’un côté en vidant de l’autre », témoigne un adhérent. D’où la participation de Tred Union à la campagne de communication grand public à l’initiative de France Groupements, pour redorer l’image du TRM et attirer des candidats. Le but est de communiquer sur les métiers du transport pour en finir avec la pénurie, qui ne touche pas que les conducteurs. Pour Joël Vigneron, un problème de sélection existe en amont. C’est pourquoi le groupement, notamment via Tred Jeun’s et Tred Academy, ira à la rencontre des élèves des collèges et lycées pour changer les mentalités et éviter des clichés qui s’incrustent dans les esprits.
64 sociétés mères
79 filiales et agences
CA 2017 1,6 Md€
Parc : + de 15 000 Cartes grises
Effectifs : + de 9 500 Collaborateurs
(1) Tred Chariot, Tred e-log, Tred Jeun’s, Tred Frigo, Tred Cargo, Tred Volume, Tred Logistique, Tred Vrac, Tred Exceptionnel.
