Dans son discours prononcé à l’usine Fiat Powertrain Technologies, à Bourbon-Lancy en Saône-et-Loire, le 11 janvier dernier, Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, souligne l’importance du développement de la filière GNV, en rappelant les mesures mises en place pour « encourager les comportements vertueux », tels que le gel, jusqu’en 2022, du taux de la TICPE du GNV et la reconduction, jusqu’à fin 2019, du dispositif de sur-amortissement pour les achats de véhicules GNV supérieurs ou égaux à 3,5 tonnes. La ministre a par ailleurs souligné le fait qu’une filière GNV (et bioGNV) vraiment compétitive serait créatrice d’emploi (construction et exploitation des stations, construction et assemblage des véhicules, production de biométhane issu de déchets) et génératrice de leviers d’attractivité pour les territoires(1). Enfin, Élisabeth Borne a annoncé dans son allocution le franc succès qu’avait rencontré l’appel à projet « Solutions intégrées de mobilité GNV », lancé par l’État et l’ADEME, dont plusieurs membres du gouvernement, parmi lesquels Bruno Le Maire et Nicolas Hulot, ont annoncé les 8 lauréats le 11 janvier. Toutes ces mesures s’inscrivent dans le cadre du Plan Climat et de la dynamique lancée par les Assises de la mobilité. L’objectif de l’appel à projets est d’innover pour structurer la filière GNV pour le transport routier de marchandises. L’idée de cette démarche, lancée dans le cadre de l’action « Démonstrateurs de la transition écologique et énergétique » du Programme d’investissements d’avenir (PIA) est de permettre à des groupements d’acteurs (énergéticiens, logisticiens, transporteurs) de déployer simultanément sur des territoires des stations de distribution de GNV et des flottes de véhicules s’y approvisionnant. Ainsi, sur les 4 années à venir, ce ne sont pas moins de 100 nouvelles stations d’approvisionnement en GNV qui doivent être créées – contre seulement 38 stations présentes sur le territoire aujourd’hui – ainsi que 2 100 véhicules équivalents poids lourds dédiés au transport de marchandises qui seront mis en service. Cela représente un investissement de 381 M €, dont 30 M€ d’aides apportées par l’État. Ce dispositif devrait permettre « d’impulser une dynamique décisive en vue d’atteindre les ambitions européennes et nationales d’utilisation de carburants alternatifs, source de réductions d’émissions », explique l’ADEME dans son communiqué.
L’appel à projets permet de soutenir une vaste diversité d’acteurs. On y trouve des entités historiques de la distribution telles que Total, qui va déployer 20 stations à l’échelle nationale et mettre en circulation plus de 400 véhicules équivalents PL, Engie (10 stations, 200 véhicules) ; ou Air Liquide (24 stations, plus de 600 véhicules), jusqu’aux acteurs issus des collectivités territoriales comme Vendée GNV (déploiement de 7 stations et mise en circulation de plus de 140 véhicules équivalents PL) ; Seven Occitanie (20 stations et plus de 400 véhicules) ou encore Bretagne Mobilité (9 stations plus de 180 véhicules). Plus de 150 bénéficiaires portent des projets d’investissement dans des véhicules, parmi lesquels plus de la moitié sont des PME du transport, accompagnées de grands groupes (XPO, Jacky Perrenot), de collectivités territoriales ou de chargeurs comme Carrefour, Groupe Casino, ou encore La Poste.
(1) 44 sites injectant du biométhane dans les réseaux de gaz étaient recensés à fin 2017