Dernière ligne droite pour l’extension du port de Calais

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« Nous attaquons 2020, c’est la dernière année des travaux de construction du projet Calais port 2015 car la mise à disposition est prévue contractuellement pour le 13 janvier 2021 », explique Laurent Devulder, directeur général de la Société des ports du détroit (SPD), structure créée pour financer, construire et entretenir pendant cinquante ans l’extension de cette place dédiée au transmanche. Après la mise à disposition en janvier 2021 par la SPD, l’entrée en service devrait suivre mais est du ressort de la Société d’exploitation des ports du détroit (SEPD), concessionnaire des ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer.

Les prémices de Calais port 2015 datent de 2003 et ont avancé principalement par la volonté de la Région de faire aboutir le projet. Son financement de 863 M€ a été bouclé en juillet 2015 et les travaux lancés dans la foulée. Le projet est financé à hauteur de 89 M€ par des fonds propres, complétés par un emprunt de 504 M€, 270 M€ de subventions publiques dont 98,6 millions de fonds européens.

Le chantier porte sur une digue de 3,2 km, un bassin portuaire d’environ 90 ha et à aménager 65 ha de terre-pleins à aménager, dont 45 ha gagnés sur la mer, trois postes ferries, sans oublier les bâtiments d’exploitation, les accès routiers et ferroviaires, et autres infrastructures. « Très vite, l’extension vers la mer a été retenue, compte tenu des contraintes pour agrandir le site existant, où le trafic est dense et les espaces quasi saturés », indique Laurent Devulder. Le port actuel est aussi bloqué à l’Ouest par la ville, à l’Est par des espaces naturels protégés et au Sud par une zone d’activité industrielle.

Développer le non-accompagné

« Le projet a toujours été orienté vers le transmanche roulier, poursuit Laurent Devulder, pour renforcer, à très long terme, le trafic des ferries et développer les capacités pour les remorques non-accompagnées. Il s’agit de consolider la place portuaire sur les ferries transmanche et de se donner les moyens de concurrencer les Belges sur le non-accompagné ». Il y a eu une réelle montée en puissance sur ce marché en 2019, précise le directeur général, en lien avec Viia qui propose des offres directes et compétitives depuis l’Espagne vers le Royaume-Uni.

Les deux objectifs principaux à l’origine du projet demeurent d’actualité. Il s’agit d’adapter le port en dimension aux évolutions du trafic transmanche, en tenant compte des besoins terrestres pour les flux et en disposant de solutions dimensionnées de contrôles, mais aussi de répondre aux nouvelles contraintes nautiques en lien avec la mise en service, par les compagnies, de ferries de plus de 200 m de long, dont les manœuvres nécessitent de larges zones d’évitage.

« Nous avons travaillé par modélisation sur l’organisation des flux et les opérations de chargement/déchargement, en collaboration avec les compagnies », souligne Laurent Devulder. Par exemple, de nouvelles passerelles plus larges et double-pont vont permettre un gain à l’escale de 30 à 40 %, soit, pour un ferry fret/passager, 40 minutes au lieu d’une heure. L’organisation spatiale à la sortie a été conçue pour être fluide, simple et visible, avec des ouvrages surdimensionnés et une séparation des flux fret et tourisme.

« Les travaux ont bien avancé, nous sommes dans les délais et dans le budget, c’est assez exceptionnel pour un projet d’une telle ampleur, conclut le DG de SPD. Calais port 2015 a été bien préparé techniquement et financièrement. Il n’y a aucune raison de déraper, que ce soit en termes de coûts ou de délais. Les risques sont derrière nous ».

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