TOULON assume son identité (vraiment) à part

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Il a toujours revendiqué une identité à part, de niches sur des segments étroits. Toulon en avait-il vraiment le choix pour exister dans le sillage d’un grand port maritime voisin qui amasse les volumes.

Sur le passager, il se positionne donc sur le transport de passagers vers les destinations insulaires et la croisière premium. Et pour le fret, sur le trafic roulier avec la Turquie (Pendik) via l’unique liaison de l’armement turc UN Ro-Ro (propriété du danois DFDS depuis juin 2018). Ouverte en 2011, elle résume à elle seule son activité fret (le conventionnel et le vrac, certes en croissance de 23 %, ne représentent que 175 694 t). Et elle remplit en outre tous les bons usages avec un remplissage équilibré à l’import et à l’export.

En 2017, la boucle assurée par trois navires (de 240 à 300 unités) avait enregistré une progression à deux chiffres alors même que sa capacité avait été augmentée de 20 % (un navire jumboïsé). 2018 a déçu. Avec 933 154 t, la liaison est en repli de 5,8 % et avec 68 836 unités, elle a perdu 1 % du nombre de ses remorques. « Malgré une légère baisse d’activité liée à l’instabilité de la monnaie turque, Toulon demeure en tête des ports français pour le trafic roulier avec la Turquie », minimise la CCI du Var. Au final, le ro-ro dévisse de 5 % (à 1,44 Mt) et de 1,7 % en nombre de remorques (95 067).

Offre conteneurs

Grande consolation, la nouvelle offre « conteneurs » débarquant des navires UN Ro-Ro trouve du répondant, passant de 1 559 à 6 105 EVP. DFDS promet un méga-carrier de 500 remorques d’ici 2020, a fortiori, si se concrétisait la connexion ferroviaire, qui permettrait de faire remonter les remorques vers le nord de l’Europe (à l’instar de son concurrent Ekol à Sète) « Des trains circuleront dès l’hiver prochain du terminal de Seyne-Brégaillon et permettront de relier directement Paris et Calais », assure la CCI.

Sur le passager, Toulon confirme son aisance sur l’insulaire (Corse, Sardaigne et les Baléares depuis avril via Corsica Ferries) avec plus d’1,5 million de voyageurs (+ 2,5 %). En 2019, il devrait en outre profiter du retour de l’italienne Moby Lines, qui avait déserté la Rade pour Nice, après une expérience ratée en 2010 vers Bastia.

Le fret corse marque en revanche le pas (– 4 %, à 506 866 t et 26 231 unités): « Toulon s»est imposé sur le passager mais est en complément sur le fret. Marseille, c’est l’inverse », assume Jérôme Giraud, directeur de Ports Rade de Toulon*. Enfin, le « petit frère » veut jouer un rôle dans une stratégie de façade méditerranéenne le long de l’axe Rhône-Saône aux côtés de Sète et de Marseille Fos. Première illustration: il a rejoint Medlink Ports, l’association de promotion de l’axe rhodanien. Lors de l’officialisation, l’ex-directeur commercial de Marseille ne s’était pas privé d’inviter son « grand frère » à se battre sur l’intercontinental (Barcelone et Anvers) plutôt que localement. Raisonnera-t-il différemment s’il devait être nommé à la tête du GPMM, sa candidature défendue par des élus de la région pour succéder à Christine Cabau-Woehrel, en partance pour la CMA CGM.

Toulon

1,74 Mt

1,2 Mt

* Toulon Côte d’Azur (ferry, croisière), La Seyne Brégaillon (fret) et le Môle d’Armement à la Seyne-sur-Mer (croisière).

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