"La pandémie persistante, la guerre en Ukraine, la crise énergétique en Europe et le ralentissement économique qui a suivi ont eu un impact sur notre mode de vie, les marchés financiers et les chaînes d'approvisionnement mondiales", rappelle le groupe AP Møller-Maersk en introduction de son rapport financier.
Pour autant, les résultats consolidés du groupe ont témoigné d’une bonne résistance dans ce contexte. En effet, l’exercice s’est traduit par une hausse du chiffre d’affaires (CA) de 32 %, à 19,7 milliards de dollars (Md$, 18,45 Md€) et de son EBIT en progression de 57 %, avec 11,2 Md$ (10,48 Md€).
Un déséquilibre entre l’offre et la demande
Sur l’activité de transport maritime de sa filiale Ocean, qui "entre dans un nouveau chapitre caractérisé par un déséquilibre entre l'offre et la demande", le groupe a atteint un CA de 64,3 Md$ (60,21 Md€) contre 48,2 Md$ (45,13 - Md€) en 2021. Côté EBIT, la progression s’est terminée sur 29,14 Mds$ (27,29 Md€) en 2022 contre 17,96 Md$ (16,82 Md€) en 2021.
D’un point de vue opérationnel, les volumes chargés par l’armateur ont décliné de 8,9 % à 11 924 k FFE (13 089 k FFE). Pour expliquer cette régression, le groupe avance un affaiblissement de la demande, en particulier sur le fret au départ des marchés Asie-Europe et Transpacifique sur les trafics Est-Ouest mais aussi Nord-Sud.
Des taux de fret en hausse
Très chahuté par le contexte actuel, le taux moyen de fret a bondi de 39 % plafonnant à 4 628 USD/FFE (4 334 €) en 2022 contre 3 318 USD/FFE (30 106 €) en 2021. Sur les échanges Est-Ouest, les taux de fret progressé de 49 % en raison de pénuries de navires et de goulots d'étranglement tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
Également en progression sur les échanges Nord-Sud, les taux de fret moyens ont pris 32 % à la suite de la hausse des tarifs des liaisons sur la côte est et la côte ouest de l'Amérique du Sud. Pour 2022, l’armateur revendique 2 368 navires, contre 2 393 navires en 2021, portant sa capacité à 4 285 k EVP, en hausse de 2,7 %.
Réduire la congestion
Sur le versant gestion de terminaux, sa filiale APM Terminals, qui opère sur 59 terminaux dans 31 pays, a fini l’exercice sur une hausse de son CA avec 4,4 Md$ (4,11 Md€) en 2022 contre 4 Md$ (3,74 Md€) l’année précédente. A l’inverse, l’EBIT est passé de 1,173 Mds$ (1,09 Md€) en 2021 à 832 Mds$ (778 Md€) l’an dernier.
Fortement impactée par une situation compliquée dans les ports,"les efforts pour réduire la congestion se sont poursuivis en 2022. A titre d’exemple, APM Terminals Elizabeth a mis à jour ses systèmes de rendez-vous pour les camions et ses processus d'embarquement pour garantir des temps de rotation des camions inférieurs à 55 minutes", précise le rapport.
Un impact de la baisse de la demande américaine
Sur la partie logistique, la filiale Logistics and Services a terminé l’exercice 2022 sur une forte croissance de son CA avec 14,4 Mds$ (13,48 Md€) contre 9,8 Mds$ (9,17 Md€) en 2021 (+ 47 %). Même tendance côté EBIT, qui a atteint 944 Mds$ (883 Md€) en 2022 contre 678 Mds$ (638 Md€) en 2021. "Fin 2022, cette filiale a subi les effets du ralentissement économique en raison d'une baisse de la demande aux États-Unis et en Europe ainsi que d'une reprise en Chine après le COVID-19", atteste le rapport.
Dernière corde à son arc, le remorquage portuaire a lui aussi tiré son épingle du jeu en 2022 avec un CA passé de 2 082 Md$ (1 949 Md€) en 2021 à 2 293 Md$ (2147 Md€) l’année suivante. Une hausse qui a été portée par un dynamisme des volumes de 6,1 % dans toutes les régions et des tarifs en Europe, Australie et Amériques. Enfin, l’EBIT de cette branche est passé de 17 Md$ (16 Md€) en 2021 à 307 Md$ (297 Md€) l’an dernier.