François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Élisabeth Borne, ministre chargée des Transports, souhaitent réguler la vitesse des navires. Pour aller plus loin dans la stratégie initiale de l’Organisation maritime internationale (OMI) pour la réduction des gaz à effet de serre des navires, le gouvernement français a en effet préparé avec les armateurs une proposition qui sera présentée lors de la prochaine session de négociations de l’OMI, au mois de mai à Londres. Celle-ci passe par la mise en place immédiate de la régulation de la vitesse des navires. Chaque armement devrait respecter un plafond annuel d’émissions de gaz à effet de serre, avec le choix des moyens : régulation de la vitesse, amélioration de l’efficacité énergétique, etc.
Pour François de Rugy et Élisabeth Borne, "les engagements pris il y a un an à l’OMI doivent être suivis d’effet le plus vite possible, c’est pourquoi le Gouvernement français soutient les mesures efficaces qui vont dans ce sens. La régulation de la vitesse en fait partie, soit comme instrument de régulation directe, soit comme outil à la disposition du secteur pour respecter ses obligations. Nous nous félicitons du travail conjoint avec les armateurs et souhaitons que l’on poursuive ces efforts pour un transport maritime respectueux de l’environnement".
Un impact considérable sur la consommation
Pour rappel, la stratégie de l'OMI prévoyait trois objectifs, qui s’inscrivent dans une ambition globale de suppression des émissions :
- plafonner les émissions le plus tôt possible à court terme ;
- réduire les émissions à la tonne transportée d'au moins de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 2008 à moyen terme ;
- réduire le volume total des émissions annuelles d'au moins 50 % d'ici à 2050, par rapport à 2008, à long terme.
Pour plafonner les émissions le plus tôt possible, réduire la vitesse des navires de 12 à 10 nœuds aurait un impact considérable sur la consommation. Un pétrolier pourrait ainsi gagner 18 à 30 %.
Pour Jean-Marc Roué, président d’Armateurs de France, "la réduction de la vitesse est une solution efficace pour relever le défi environnemental auquel le shipping est confronté. Selon les secteurs d’activités du transport maritime, elle doit désormais être réglementée pour une application pérenne, en évitant toute distorsion de concurrence".