A Galeotta, première construction neuve de Corsica Linea

Le navire immatriculé à Ajaccio devrait effectuer, d’ici la fin de l’année, les derniers aménagements avant de prendre du service entre Marseille, Bastia et Ajaccio.

Crédit photo DR
Six ans après avoir repris la SNCM, Corsica Linea prend enfin possession d’un navire neuf, son premier investissement industriel dans la construction d’un cargo-mixte pour près de 150 millions d'euros. A Galeotta, en provenance de Venise a fendu les eaux phocéennes le 12 décembre, salué par les gerbes d’eau du bateau-pompe et les sirènes des navires amarrés au port.

Après deux années de construction, le cargo-mixte A Galeotta a franchi pour la première fois la passe Nord du port de Marseille-Fos le 12 décembre. Sa coque glisse lentement sur l’eau, son escale inaugurale est saluée par les sédentaires et navigants de Corsica Linea. Il croise le ferry Méditerranée avant de s’amarrer au Terminal Roulier Sud. Il en impose avec ses 206 mètres de long pour 28,2 m de large !

Tester le navire par forte houle

La traversée depuis l’Italie a permis de tester le navire par forte houle avec une très bonne tenue à la mer et un design de la carène offrant des performances en termes de consommation et d’efficacité énergétique. A Galeotta pourra transporter 930 passagers et 150 voitures par traversée et aligne dans ses pont garage, 2 563 mètres linéaires dédiées au transport des remorques.

Conçu par l’architecte naval Naos Design, le navire a été construit au chantier naval italien de Visentini, réputé pour son savoir-faire dans la construction de ferries et cargo-mixtes au gaz naturel liquéfié (GNL) (le chantier a notamment livré deux unités pour le compte de Balearia). Autre particularité et compte tenu de ses dimensions, sa conception répond aux normes SRTP (Safe Return to port) qui permet de regagner un port même en cas d’avarie (feu ou envahissement).

Injection en vue de bio gaz et de gaz synthétique

Principale particularité du A Galeotta, sa propulsion au GNL. En pleine polémique sur la pollution de l’air dans les villes portuaires, ce nouveau cargo-mixte élimine 99 % des oxydes de soufre, 85 % des oxydes d’azote et particules fines et diminue de 20 à 25 % les émissions de CO2. L’avitaillement au gaz s’effectuera par camion sur le port de Marseille, la compagnie ayant contractualisé en début d’année avec le groupe Titan.

Les deux moteurs dual fuel (MDO et GNL) développent une puissance de 23 400 KW permettant de filer jusqu’à 23 nœuds. Dans un monde où tout change rapidement, le navire commandé il y a trois ans pour un coût qui avoisine les 150 millions d'euros (M€), semblait être une réponse pertinente aux enjeux de décarbonation. Trois ans plus tard, et après la publication d’un rapport de l’OMI sur l’effet "méthane slip", le GNL est désormais considéré comme un carburant de transition. Corsica Linea étudie ainsi la possibilité d’injecter du bio gaz et du gaz synthétique de manière à réduire encore son empreinte environnementale.

Une période charnière et stratégique

Le navire immatriculé à Ajaccio devrait effectuer, d’ici la fin de l’année, les derniers aménagements avant de prendre du service entre Marseille, Bastia et Ajaccio. Le navire effectuera deux escales hebdomadaires en semaine sur Bastia essentiellement acheminer des remorques. Une traversée Marseille-Ajaccio sera programmée tous les samedis. "Il sera officiellement inauguré les 5 et 6 janvier prochains à Ajaccio et Marseille", a annoncé le directeur général de la compagnie maritime Pierre-Antoine Villanova.

A Galeotta, entre dans la flotte à une période charnière et stratégique avec la fin de la délégation de service public transitoire et le début, au 1er janvier 2023, d’un nouveau contrat sur la Corse les sept prochaines années.

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