Les compagnies aériennes annoncent un renforcement de leurs capacités fret sur les aéroports français en 2022. Parmi elles, CMA CGM Air Cargo lancera ses premiers vols à Paris-CDG en juin. Les liaisons avec l’Asie demeurent sous tension.
Avec Liège pour hub, CMA CGM Air Cargo exploite actuellement sa flotte d’avions dans le cadre d’un partenariat noué avec Air Belgium. Cette organisation semble transitoire puisque la filiale aérienne du groupe armatorial français entend devenir un transporteur aérien à part entière. Tel est le but de ses démarches aux États-Unis et en Europe, dont en France.
Aux États-Unis, la compagnie a obtenu son certificat de transporteur aérien le 16 mars. Une procédure identique est en cours auprès des autorités françaises. À partir du mois de juin, CMA CGM Air Cargo prévoit de lancer ses premiers vols entre Paris-Charles-de-Gaulle, Chicago, New York et Atlanta.
Aux États-Unis, la compagnie a obtenu son certificat de transporteur aérien le 16 mars. Une procédure identique est en cours auprès des autorités françaises. À partir du mois de juin, CMA CGM Air Cargo prévoit de lancer ses premiers vols entre Paris-Charles-de-Gaulle, Chicago, New York et Atlanta.
D’ici fin 2022, elle déploierait six avions cargo sur la plateforme parisienne. Cette annonce a été faite le 5 avril par Édouard Mathieu lors d’une conférence SITL consacrée au fret aérien. Pour le directeur du développement d’Aéroports de Paris, 2022 devrait être "une année de relance pour le fret à Paris-CDG". En plus de la venue de CMA CGM Air Cargo, "Fedex et DHL Express ont renforcé leurs capacités en 2021", rappelle-t-il. Air France-KLM Martinair Cargo redéploie aussi ses vols à Paris au moyen de nouveaux A350F qui proposent une charge utile plus élevée.
Programme d’été en hausse
La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) confirme la reprise du fret avionné en France cette année. Son sous-directeur des services aériens, Emmanuel Vivet, a présenté lors de la conférence un aperçu du programme estival pour les vols tout cargo et mixtes cargo-passagers.
Emirates, Etihad Airways, Express Air Cargo, Ethiopian Airlines et Qatar Airways y annoncent le développement de leurs services fret. Les aéroports français concernés sont Paris-CDG, Lyon, Marseille et Vatry dans le cadre de liaisons avec Dubaï, Abou Dhabi, Tunis, Addis-Abeba et Doha. De nouvelles capacités soutes sont également attendues sur la plupart des destinations avec la reprise des vols passagers.
Manque de visibilité sur l’Asie
L’évolution du fret avionné entre la France et l’Asie semble plus difficile à prévoir. Seule certitude, "les tarifs vont augmenter sur cet axe", affirment Jean-Michel Garcia, délégué aux transports internationaux de l’AUTF, et Philippe de Crécy, vice-président de TLF Overseas.
Cet avis est partagé par Christophe Boucher, directeur général d’Air France-KLM Martinair Cargo, et Emmanuel Vivet de la DGAC. Pour expliquer la hausse des taux de fret, ils invoquent tout d’abord les conséquences de la guerre en Ukraine. "Le contournement des espaces aériens russe et biélorusse allonge les vols d’au moins trois heures, expliquent-ils. Les avions sont obligés d’emporter plus de carburant. Cela a un coût et réduit leur charge utile".
Les capacités entre l’Europe et l’Asie auraient également diminué avec l’arrêt des services de plusieurs compagnies russes comme AirBridge Cargo. La deuxième raison invoquée concerne les mesures de confinement décidées en Chine pour lutter contre le Covid-19. Selon Christophe Boucher, ces dernières "impactent le traitement des marchandises dans plusieurs aéroports chinois qui manquent de main d’œuvre".