Bâle-Mulhouse : le fret reste à haute altitude

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Le trafic marchandises de l’aéroport franco-suisse a légèrement décru l’an dernier mais n'a pas quitté les hautes sphères de ces dernières années.
L’évolution du trafic fret de l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse l’an dernier a été moins spectaculaire que celle du transport de passagers : alors que celui-ci a pratiquement doublé (à 7 millions de voyageurs), l’activité marchandises est restée "relativement stable", selon les termes de la direction, qui interprète ainsi la statistique de légère baisse observée de 4,2 %.

Pas de quoi s’inquiéter pour autant : avec un total de 114.320 tonnes en 2022, le fret est resté à un haut niveau historique dont il n’avait pas décroché durant la crise sanitaire (notamment par l’effet du transport de masques et produits médicaux), à la différence du trafic passagers qui s’était effondré et qui remonte progressivement depuis.

Le contraste a toutefois été marqué en 2022, entre un transport avionné en baisse de 9,5 % à 66.770 tonnes, dont - 16,3 % pour le fret traditionnel (à 16.540 tonnes) et  - 7 %  pour le fret express (50.230 tonnes) et un fret camionné en croissance. Ce dernier a augmenté de 4,4 %, à 47.550 tonnes.

Pour expliquer ce double phénomène, l’EuroAirport avance l’hypothèse de substitutions d’un mode vers l’autre. "Des logisticiens ont probablement adapté leur organisation, en pré-acheminant des flux par la route vers des aéroports comme Francfort en mesure de massifier les volumes lorsque ceux-ci étaient en nombre insuffisant pour décoller de Bâle-Mulhouse", expose Marc Steuer, directeur adjoint de l’aéroport.

Participer à la lutte contre le bruit

Signe d’une santé toujours robuste, le jeune terminal cargo de 21.000 m2 continue de faire le plein de ses cellules, dédiées notamment à l’entreposage et l’expédition de produits pharmaceutiques en température contrôlée (+ 15 à + 25 °C), par la route ou les airs.

Pour cette année, la plateforme aérienne mise à nouveau sur une stabilité de l’activité de fret. Ses opérateurs sont invités à participer au "chantier" principal de 2023 : réduire de manière effective les nuisances sonores la nuit.

Un arrêté ministériel en vigueur depuis le 1er février 2022 devrait le permettre, dans la mesure où il interdit les décollages programmés à partir de 23 heures, de même qu’il bannit dès 22 heures les décollages et les atterrissages des appareils les plus bruyants.

Mais dans les faits, "les avancées réalisées ne sont pas suffisantes", juge Marc Steuer. En effet, les compagnies tirent sur la corde du texte en décalant l’horaire des vols tardifs… de quelques minutes, entre 22h45 et 23 heures, ce qui fait se déclencher les bruits les plus importants toujours peu après 23 heures…

Le "travail" pour mieux appliquer le texte concerne en premier lieu les avions de passagers, mais il inclut les expressistes, qui ont l’habitude d’embarquer en fin de soirée les colis pour le commerce en ligne.

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