L'action d'Air France-KLM dévissait de plus de 13 % lundi 7 mai à la Bourse de Paris, lestée par l'annonce de la démission de Jean-Marc Janaillac, PDG du groupe, qui plonge le transporteur aérien dans l'incertitude. À 10 h 13, le titre chutait de 13,46 % à 7,01 euros dans un marché quasiment stable (- 0,08 %). Depuis le début de l'année, le groupe, avec une capitalisation boursière de 3 milliards d'euros, a déjà cédé plus de 48 % en Bourse. Il s'agit de la pire chute sur l'indice élargi SBF 120 derrière Technicolor. "C'est la fin de l'approche mesurée du PDG Janaillac", ont estimé dans une note les analystes de Société Générale Cross Asset Research, qui ont dans la foulée abaissé leur recommandation, passant d'"acheter" à "vendre", ainsi que leur objectif de cours, comme d'autres analystes. Vendredi 4 mai, Jean-Marc Janaillac a démissionné après le désaveu des salariés du groupe, qui ont rejeté lors d'une consultation la proposition mise sur la table par la direction pour sortir du conflit en cours. La direction proposait, pour la période 2018-2021, des augmentations générales de salaires de 7 % sur quatre ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles, dont le versement aurait été lié aux résultats financiers. Mais les dix organisations de pilotes, d'hôtesses et de stewards et de membres du personnel au sol qui composent l'intersyndicale réclament quant à eux 5,1 % d'augmentation en 2018, au titre d'un "rattrapage" nécessaire après six ans de gel des grilles salariales. "Avec un taux de participation de 80 % et un rejet à plus de 55 % du projet d'accord salarial, la réponse des salariés est sans ambiguïté. Air France-KLM est maintenant sans patron et devrait éprouver les pires difficultés à attirer un manager de haut niveau", jugent les analystes d'Aurel BGC. "Cela met en péril non seulement les objectifs d'efficacité économique, mais aussi l'intégrité même du groupe", estiment de leur côté les analystes de Société Générale.
Transport aérien