Air France-KLM : Benjamin Smith prolongé jusqu'en 2027, nouvelle patronne pour KLM

Stabiliser la gouvernance d'Air France-KLM "à un moment clé" : le directeur général du groupe aérien, Benjamin Smith, a vu son mandat prolongé jusqu'en 2027 alors que se profile une nouvelle recapitalisation de la compagnie affaiblie par la pandémie.
Le conseil d'administration d'Air France a prolongé de cinq ans le mandat de son directeur général Benjamin Smith. Il a par ailleurs validé la nomination de l'actuelle patronne de la compagnie ferroviaire néerlandaise NS, Marjan Rintel, à la tête de KLM. "Ces deux décisions permettent de mettre en place une équipe de direction solide pour les prochaines années", a affirmé le groupe franco-néerlandais, très gravement affectée depuis deux ans, comme tout le secteur aérien, par la pandémie de Covid-19, qui lui a fait perdre plus de 10 milliards d'euros cumulés.

Nouvelle recapitalisation en vue

"Le conseil d'administration du groupe a décidé un renouvellement anticipé du mandat de Benjamin Smith en tant que directeur général du groupe pour une durée supplémentaire de cinq ans, soit jusqu'à l'assemblée générale, prévue en mai 2027, appelée à statuer sur les comptes de l'exercice 2026", a précisé la société. Benjamin Smith avait pris les commandes opérationnelles du groupe en septembre 2018 pour un mandat de quatre ans, dont il a donc effectué trois ans et demi.

Le conseil d'administration "a également approuvé la proposition du conseil de surveillance de KLM de nommer Marjan Rintel en tant que directrice générale de KLM, en remplacement de Pieter Elbers". Le non-renouvellement de ce dernier pour un troisième mandat à la tête de la compagnie néerlandaise avait été annoncé en janvier mais son mandat actuel courait jusqu'en mai 2023. Il partira avant cette échéance, puisque la nouvelle patronne prendra ses fonctions le 1er juillet. En effet, des divergences stratégiques avaient opposé Elbers et Smith. Le premier défendait l'autonomie de KLM, fleuron national, le second souhaitait davantage d'intégration avec la compagnie française.

Avant de rejoindre NS en 2014, Marjan Rintel "a occupé différents postes opérationnels et commerciaux au sein de KLM et d'Air France-KLM, par exemple au hub de Schiphol ou en tant que directrice marketing stratégique pour Air France-KLM", selon l'entreprise. "Elle est la meilleure candidate pour poursuivre le travail de Pieter Elbers, transformer KLM et en faire l'une des premières compagnies aériennes en Europe, un atout pour le groupe Air France-KLM dans son ensemble", a ajouté le groupe.

Deux unités d'Air France-KLM sont déjà dirigées par des femmes : Anne Rigail, directrice générale d'Air France, et Nathalie Stubler, son homologue chez Transavia France. Le conseil d'administration du groupe est en outre présidé par l'ancienne ministre française Anne-Marie Couderc. Les deux décisions annoncées le 31 mars "stabilisent la gouvernance du groupe à un moment clé de son histoire", a-t-elle jugé.

Plus de 10 milliards d’euros perdus en deux ans

Air France-KLM traverse en effet une période très délicate, après avoir subi une perte nette de 7,1 milliards d'euros en 2020, première année de la pandémie, et encore 3,3 milliards en 2021. Le groupe n'a réalisé l'année dernière que la moitié de son chiffre d'affaires de 2019, et n'espère retrouver son niveau d'activité d'avant-crise qu'en 2024. Grevé par ses coûts fixes malgré un plan d'économie tous azimuts passé en particulier par la suppression de 8.500 postes chez Air France et 5.500 chez KLM, il reste très endetté (8,2 milliards d'euros fin 2021) même s'il ne rencontre pas de difficultés de trésorerie dans l'immédiat.

Lors de la publication de ses résultats annuels en février, l'entreprise s'était dite "prête à lancer une nouvelle opération de recapitalisation", la seconde après celle d'avril 2021, et pouvant atteindre elle aussi jusqu'à 4 milliards d'euros. Lors de la première recapitalisation, l'État français avait converti en quasi-fonds propres 3 milliards d'euros de prêts et participé à une augmentation de capital d'un milliard d'euros.

La date de déclenchement de la nouvelle opération n'est toujours pas connue, au moment où les marchés financiers traversent de nouvelles graves turbulences en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le conflit s'est aussi traduit par l'envolée des cours du pétrole, une mauvaise nouvelle de plus pour le secteur aérien, les dépenses de carburant représentant entre 20 et 30 % des coûts des compagnies.

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