Le transport de marchandises à l’Euroairport a diminué pour la seconde année consécutive, de près de 4 %. L’express a résisté mais le cargo a subi une baisse d’offre au départ de la plate-forme franco-germano-suisse.
Après une baisse de 2 % l’année précédente, le fret a connu un nouveau coup d’arrêt à l’aéroport de Bâle-Mulhouse en 2019. Son total de l’année écoulée s’inscrit en baisse de 3,7 % par rapport à 2018, à 106.075 tonnes au cumul de l’aérien et du routier. Cette évolution "ne nous est pas propre, elle ne fait que refléter la tendance générale du secteur", commente Matthias Suhr, directeur de l’EuroAirport.
Le fret routier a enregistré un recul plus marqué, de 5,9 %, pour s’établir à 44.530 tonnes. L’aérien, par conséquent, contient davantage sa diminution, à 2 % (61.545 tonnes). La bonne tenue de l’express l'explique (+ 2 %, à 48.027 tonnes), cette activité tirant parti de sa spécialisation réussie vers le pharmaceutique, au service des groupes bâlois voisins.
Le principal vecteur vers le bas a été le fret traditionnel, l’an dernier : son déficit par rapport à 2018 représente 14 %, pour un total de 13.518 tonnes. Il a surtout subi le contrecoup de l’arrêt de la liaison qu’opérait Korean Air vers Séoul. Le transporteur sud-coréen l’a déplacée vers Zurich.
Qatar Airways dominant en traditionnel
Son retrait de Bâle-Mulhouse s’ajoute à plusieurs autres dans un passé récent (Latam puis Iberia, Emirates SkyCargo…), ce qui laisse Qatar Airways en position dominante localement. Matthias Suhr ne s’en inquiète ni ne s’en offusque. "Cette situation correspond à la concentration qui s’observe dans le fret aérien. Quant à la présence de Qatar Airways, elle se consolide".
Celle-ci est passée à quatre liaisons par semaine vers Doha et devrait encore augmenter à 5 ou 6, selon la direction de l’EuroAirport. Sur le cargo, l’aéroport souligne là encore la concordance avec une tendance confirmée, celle du gain de parts de marché par le maritime au détriment de l’aérien.
Un rebond n’est pas attendu dès 2020 : la plate-forme franco-germano-suisse table sur une stabilité du fret sur son site. Le trafic de voyageurs ne devrait pas non plus bondir : une modeste croissance de 1 % est attendue, succédant à une hausse plus significative de 6 % en 2019 qui a permis à l’aéroport de battre un nouveau record, soit 9,1 millions de passagers, dont 60 % transportés par Easyjet.
Lutte contre le bruit
Avec ses vols express de nuit et le volume sonore des avions cargo gros porteurs, le fret s’invite dans le débat de plus en plus intense quant au bruit de l’Euroairport. Soumise à la pression des habitants français et suisses, la plateforme s'engage dans un programme de maîtrise et de réduction de ses nuisances sonores destiné à "trouver le juste équilibre entre les ambitions de développement économique de la région et les besoins des riverains en terme de protection contre le bruit", expose sa direction.
Son plan poursuit plusieurs objectifs : à court terme, la diminution, qui est amorcée, du bruit entre 23 heures et minuit par la limitation des vols programmés dans ce créneau, ainsi que la baisse des décollages vers le sud, les plus sensibles, qui reste à concrétiser ; à long terme, la définition d’une "courbe de bruit" plafonnant le niveau sonore.
Par ailleurs, l’EuroAirport vise la neutralité carbone en 2050 voire avant. En commençant par la baisse de 20 % d’émissions de CO2, par passager et par tranche de 100 kilos de fret, en 2022 par rapport à 2015.
Le fret routier a enregistré un recul plus marqué, de 5,9 %, pour s’établir à 44.530 tonnes. L’aérien, par conséquent, contient davantage sa diminution, à 2 % (61.545 tonnes). La bonne tenue de l’express l'explique (+ 2 %, à 48.027 tonnes), cette activité tirant parti de sa spécialisation réussie vers le pharmaceutique, au service des groupes bâlois voisins.
Le principal vecteur vers le bas a été le fret traditionnel, l’an dernier : son déficit par rapport à 2018 représente 14 %, pour un total de 13.518 tonnes. Il a surtout subi le contrecoup de l’arrêt de la liaison qu’opérait Korean Air vers Séoul. Le transporteur sud-coréen l’a déplacée vers Zurich.
Qatar Airways dominant en traditionnel
Son retrait de Bâle-Mulhouse s’ajoute à plusieurs autres dans un passé récent (Latam puis Iberia, Emirates SkyCargo…), ce qui laisse Qatar Airways en position dominante localement. Matthias Suhr ne s’en inquiète ni ne s’en offusque. "Cette situation correspond à la concentration qui s’observe dans le fret aérien. Quant à la présence de Qatar Airways, elle se consolide".
Celle-ci est passée à quatre liaisons par semaine vers Doha et devrait encore augmenter à 5 ou 6, selon la direction de l’EuroAirport. Sur le cargo, l’aéroport souligne là encore la concordance avec une tendance confirmée, celle du gain de parts de marché par le maritime au détriment de l’aérien.
Un rebond n’est pas attendu dès 2020 : la plate-forme franco-germano-suisse table sur une stabilité du fret sur son site. Le trafic de voyageurs ne devrait pas non plus bondir : une modeste croissance de 1 % est attendue, succédant à une hausse plus significative de 6 % en 2019 qui a permis à l’aéroport de battre un nouveau record, soit 9,1 millions de passagers, dont 60 % transportés par Easyjet.
Lutte contre le bruit
Avec ses vols express de nuit et le volume sonore des avions cargo gros porteurs, le fret s’invite dans le débat de plus en plus intense quant au bruit de l’Euroairport. Soumise à la pression des habitants français et suisses, la plateforme s'engage dans un programme de maîtrise et de réduction de ses nuisances sonores destiné à "trouver le juste équilibre entre les ambitions de développement économique de la région et les besoins des riverains en terme de protection contre le bruit", expose sa direction.
Son plan poursuit plusieurs objectifs : à court terme, la diminution, qui est amorcée, du bruit entre 23 heures et minuit par la limitation des vols programmés dans ce créneau, ainsi que la baisse des décollages vers le sud, les plus sensibles, qui reste à concrétiser ; à long terme, la définition d’une "courbe de bruit" plafonnant le niveau sonore.
Par ailleurs, l’EuroAirport vise la neutralité carbone en 2050 voire avant. En commençant par la baisse de 20 % d’émissions de CO2, par passager et par tranche de 100 kilos de fret, en 2022 par rapport à 2015.