150 millions d’euros d’avances supplémentaires pour les aéroports

Le Gouvernement va consentir 150 nouveaux millions d'euros d'avances aux aéroports en 2022 pour leur permettre d'assurer les missions de sécurité, a annoncé le ministre délégué aux Transports.
Le Gouvernement a déjà avancé 300 millions d'euros en 2020 et 250 millions pour 2021 au titre des missions de sécurité des aéroports, alors que le Covid-19, avec ses restrictions de déplacements, a asséché les finances de tout le secteur du transport aérien.
"Pour 2022, nous prévoyons d'avancer 150 millions d'euros en plus, avec revoyure en cours d'année, en gestion", a déclaré le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

Cette enveloppe va donc porter à 700 millions d'euros le montant total des avances, dont le Gouvernement avait annoncé en mars 2021 qu'elles seraient remboursables entre 2024 et 2030.

La chute du trafic due à la crise sanitaire rend amer pour les exploitants le fait de devoir assumer le coût des "missions régaliennes" que sont, outre le contrôle des passagers et de leurs bagages, les services de lutte contre les incendies et les périls dus aux animaux, et les contrôles environnementaux. Ce coût est normalement couvert par la "taxe d'aéroport", prélevée sur le prix des billets et les tarifs du fret, un système datant de 1999 mais qui a montré ses limites lorsque le trafic s'est effondré en 2020.

Endettement des aéroports

Avant l'intervention du ministre devant les délégués de l'Union des aéroports français (UAF) réunis à Montrouge au sud de Paris, le président de l'organisation, Thomas Juin, avait appelé à une réforme du financement de ces missions, et à "la transformation de tout ou partie de ces avances en subventions".

Ces missions représentaient avant la crise un budget d'"un milliard d'euros" par an, et malgré les 250 millions avancés, "il manque encore aujourd'hui, avec la baisse du trafic constatée, 100 millions d'euros pour couvrir l'ensemble de nos missions régaliennes pour l'année en cours", selon lui.

Pour Thomas Juin, tout juste reconduit pour trois ans à la tête de l'UAF, le déficit prévisionnel de 2022 atteindrait 180 millions d'euros, supérieur donc à l'avance annoncée ensuite par Jean-Baptiste Djebbari. Les aéroports doivent s'endetter pour faire face à ces coûts, selon lui.

Plus largement, la question du recoupement des pertes liées à la crise sanitaire suscite de fortes tensions dans d'autres pays européens, entre compagnies aériennes d'une part, et gestionnaires d'aéroports dont certains souhaitent augmenter fortement leurs redevances.

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