L'actu. Le 23 mai 2024 fera date dans l’histoire de la Ville de Marseille et du premier port de France. Une journée de contrastes et d’émotions. Nostalgie, tristesse des Marseillais qui assistaient au dernier voyage de leur ancien maire, Jean-Claude Gaudin, suivie dans la soirée de la célébration des 120 ans de la création de l'Union Maritime et Fluviale de Marseille Fos.
La phrase. "Votre contribution a été essentielle au développement de la maritimité de cette ville. Pour les 120 prochaines années, nous avons besoin de l’UMF pour développer les connexions fluvio-maritimes, la formation, les infrastructures pour faire de la France une puissance maritime à l’avant-garde", a lancé, en distanciel, Hervé Berville, secrétaire d’Etat à la mer, aux 300 invités et fidèles adhérents de l’association professionnelle qui pèse 42 000 emplois.
Les années passent. Cette affluence record à cette soirée de gala sonne comme une note d’optimisme pour son président Jakob Sidenius. Les années passent l’esprit de place demeure.
"La communauté portuaire est un actif national au service du développement de la souveraineté industrielle et économique du pays. Nous avons trois niveaux de réflexions : à Marseille —avec le développement du transport ferroviaire, l’amélioration de la relation ville-port, la zone de Fos avec 8 à 10 milliards d’investissements industriels et le développement de l’axe Méditerranée Rhône-Saône. Ce sont des enjeux majeurs pour l’Etat et cette soirée renforce la cohésion pour faire face aux défis de la compétition internationale et de la nécessité de se mettre en capacité d’attirer des cargos en provenance d’Asie", a déclaré Christophe Mirmand, préfet de la région Provence-Alpes Côte d’Azur.
Un grand corridor. Depuis sa nomination à la présidence du port, il y a 18 mois, Christophe Castaner dit œuvrer au rapprochement de la ville et du port dont le point d’orgue a été la mission conjointe en Algérie. Il a également appelé les transitaires, armateurs transporteurs routiers, manutentionnaires, agents, services aux navires et de très nombreux élus et acteurs économiques à bâtir "un grand corridor vers l’Europe".
Faire preuve de résilience. De son côté Christine Cabau Woehrel, Executive vice-président operations and assets chez CMA CGM, a rappelé la nécessité de travailler ensemble pour faire preuve de résilience face aux multiples crises.
Nouveau venu au sein de cette communauté, José Noldin, Pdg de GravitHy, prévoit d’importer 3,5 millions de tonnes (Mt) d’entrants de minerai de fer et de produire 2 Mt de fer décarboné avec pour seul rejet de la vapeur d’eau. Il doit y investir 2 milliards d'euros. "L’UMF a 120 ans, ça nous rassure d’investir dans un port avec un héritage", souligne-t-il. Pilier de l’UMF, le CMAF dont la création est même antérieure à l’UMF, souligne son président Guillaume Vidil, tout en insistant sur l’importance des clusters pour innover et réussir le challenge de la décarbonation.
Nathalie Bureau du Colombier