L'Algérie modernise sa flotte et ses infrastructures portuaires

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Abdelkrim Rezal, conseiller auprès du ministre algérien des Transports sur les questions maritimes, indique : « L’Algérie veut également devenir un hub d’hydrogène vert à partir du photovoltaïque. Nous avons des projets d’installation de pipelines d’hydrogène pour alimenter l’Europe par l’Italie. »

Crédit photo Nathalie Bureau du Colombier
Cet été nous vous proposons quelques extraits du numéro spécial Maghreb de l'Antenne. Aujourd'hui focus sur l’Algérie, laquelle privilégie le développement du plus grand port du pays, qui bénéficie d’une connexion aux réseaux ferroviaire et autoroutier. Entretien avec Abdelkrim Rezal, conseiller auprès du ministre algérien des Transports sur les questions maritimes.  

Quelles sont les ambitions de Cnan El Djazaïr ?
Abdelkrim Rezal :
Dans le cadre du renforcement du pavillon national, nous avons reconfiguré Cnan Nord et Cnan Med, devenues Cnan El Djazaïr [compagnie de transport maritime nationale à capitaux public, NDLR]. Nous avons un programme d’acquisition de 25 navires en vue de porter notre part de marché de 3 % à 25 %. Nous allons lancer des appels d’offres internationaux auprès des chantiers pour des constructions neuves et acquérir des vraquiers de type handysize pour accompagner les exportateurs de ciment, de clinker. C’est la filière émergente avec, bientôt, des produits sidérurgiques. Le pays compte beaucoup d’investissements dans la transformation de l’acier avec la production de fers à béton, aciers spéciaux et bobines d’acier par exemple.

Où en sont les projets portuaires ?
A. R. :
L’Algérie s’est engagée en 2007 dans le développement de ses ports de commerce. Nous avons lancé un plan d’actions pour optimiser les ports existants. C’est dans ce cadre que des coopérations ont été nouées avec DP World et Portek pour exploiter des terminaux à conteneurs modernes. Concessionnaire du terminal à conteneurs de Béjaïa (Bougie), le groupe singapourien Portek traite 300.000 EVP. Les projets de développement à Alger et Djen Djen vont permettre à DP World de disposer de capacités respectives de 900.000 EVP et 2 M d’EVP. La priorité est donnée à l’extension de Djen Djen, qui bénéficie d’une connexion aux réseaux ferroviaire et autoroutier. Djen Djen, qui se substituera au port centre de Cherchell, est connecté à la route transsaharienne qui va jusqu’à Lagos au Nigeria, soit 10.000 km irriguant six pays africains. Nous avons en projet la création de corridors ferroviaires reliant le nord et le sud de l’Algérie, qui se connecteront aux réseaux routiers et ferroviaires transafricains en cours de développement. Nous travaillons aussi sur la connectivité en mer et la multimodalité.

Comment l’Algérie intègre-t-elle les routes de la soie ?
A. R. :
Les routes de la soie sont un ensemble d’infrastructures comprenant notamment des routes maritimes en provenance de Chine, qui longent le canal de Suez et la côte algérienne. Les ports de Chine reliant la Méditerranée font partie de la route de la soie et descendent ensuite vers l’Afrique. Nos partenaires chinois développent un projet de terminal de phosphates à l’est du pays dans le cadre d’une joint-venture. Ils investissent aussi dans les chemins de fer.

Le pays est-il prêt à l’instauration de la zone Seca en Méditerranée au 1er janvier 2025 ?
A. R. :
Nous devrons être en conformité à l’entrée en vigueur de la zone Seca [espace à faibles émissions de soufre, NDLR]. En matière de transition énergétique, nous avons une grande expérience dans la production de GNL. Nous avons une carte à jouer dans la fourniture de carburants propres et dans l’implantation de stations de soutage dans les ports. Des études sont en cours, les choses sont en train de bouger. L’Algérie veut également devenir un hub d’hydrogène vert à partir du photovoltaïque. Nous avons des projets d’installation de pipelines d’hydrogène pour alimenter l’Europe par l’Italie. Les fuels les plus prometteurs en matière de décarbonation sont des dérivés du gaz naturel, le méthanol et l’ammoniac. J’espère que nous développerons des carburants alternatifs au GNL, qui n’est pas neutre en carbone. C’est un carburant de transition jusqu’en 2030.

A lire aussi : l'intégralité des articles de l'Antenne n° 169 spécial Maghreb 

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