Pétrole : le risque géopolitique reprend le dessus

Aerial wide shot of Crude Oil Tankers ships anchorage near sea port, Export Import of Crude Oil. Wide banner

Saad al-Kaabi, ministre de l'Énergie du Qatar et PDG du géant public qatari des hydrocarbures QatarEnergy : "J'espère qu'on interviendra bientôt, afin de mettre un terme [aux attaques] et à leur impact économique sur le monde entier." QatarEnergy a annoncé assez rapidement de détourner ses navires autour de la pointe sud de l'Afrique pour éviter la mer Rouge.

Crédit photo Leonid/Adobe Stock
La persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient fait peser un risque sur l'offre si bien que les cours du pétrole se réchauffe. L'attention se porte aussi sur la Chine, de retour après la semaine nationale de vacances pour fêter le nouvel an lunaire.

La persistance des tensions géopolitiques au Moyen-Orient alors que les attaques aux missiles en mer Rouge redoublent – les dernières en date contre des vraquiers britannique et américain (Rubymar et Navis Fortuna) dans le golfe d'Aden –, donne de l’allant aux cours du brut compte tenu des risques qu’ils font peser sur l’approvisionnement.

Vers 16 h 10 GMT (17 h 10 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, grappillait 0,11 % à 83,56 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mars, montait de 0,69 % à 79,74 dollars. 

"L’attention se tourne vers la Chine, de retour après une semaine de vacances, ce qui devrait injecter des liquidités sur les marchés mondiaux", explique Fawad Razaqzada, analyste de City Index.

La croissance de la demande de pétrole risque de ralentir

En début de séance, le cours du pétrole s'était replié, plombé par "des inquiétudes concernant les perspectives de la demande", relèvent les analystes de DNB.

Le 15 février, dans son rapport mensuel sur le pétrole, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a indiqué que le ralentissement de la croissance de la demande de pétrole "s'accélérera en 2024". La progression s’élèvera à une moyenne de 1,2 million de barils par jour, "soit la moitié de la forte expansion de l'année dernière" (2,3 mb/j).

"L'AIE est habituellement trop prudente" dans ses prévisions de la demande, estime pour sa part John Evans, analyste chez PVM Energy.

Des effets de la situation en mer Rouge

Lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de l'inauguration des travaux d'une méga usine pétrochimique sur la côte nord-est du Qatar, le ministre de l'Énergie du Qatar, Saad al-Kaabi, également PDG du géant public qatari des hydrocarbures QatarEnergy, a appelé à un cessez-le-feu tout en affirmant que la racine du problème en mer Rouge, était "l'invasion israélienne de Gaza".

"J'espère qu'on interviendra bientôt, afin de mettre un terme [aux attaques] et à leur impact économique sur le monde entier", a-t-il déclaré.

QatarEnergy a annoncé assez rapidement détourner ses navires autour de la pointe sud de l'Afrique pour éviter la mer Rouge.

Cette situation, qui augmente les coûts, les délais et les contraintes sur les livraisons, "pourrait ne pas être ressenti à court terme. Mais sur le long terme, cela entravera les mouvements [...], si l'on parle du volume net effectivement transféré sur une année entière", prévient-il.

La rédaction, avec l'AFP

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