Face à la menace d'une marée noire russe, la Finlande requiert un navire d'intervention de l'AESM

TANKER - PÉTROLE - FINLANDE - MER BALTIQUE - RUSSIE

Environ 70 de ces pétroliers "fantômes", usagés, d'appartenance parfois opaque ou démunis d'assurance, transportant chacun plus de 100.000 tonnes de brut, naviguent dans le Golfe de Finlande chaque semaine.

Crédit photo InfinitumProdux/Adobe Stock
Les autorités finlandaises ont demandé à l'Union européenne d'acquérir un navire d'intervention supplémentaire dans le cadre de l'Agence européenne pour la sécurité maritime, craignant des déversements d'hydrocarbures par les vieux navires qui transportent clandestinement du pétrole russe. Un seul des 14 navires dépollueurs de l'AESM opère dans la mer Baltique.

La Finlande a demandé à l'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM) de lancer les procédures de marché pour l'acquisition d'un navire de réserve, en prévision d'éventuelles marées noires, indique le communiqué de presse commun du ministère des Transports et des Communications, de l'agence finlandaise des Transports et des Communications ainsi que des garde-côtes du pays.

Helsinki estime que le risque de marées noires a augmenté dans les eaux de la mer Baltique avec le dispositif du plafonnement du pétrole, sanction imposée par le G7 en décembre 2022. 

Avec cette mesure, le bloc occidental entendait réduire les revenus de la Russie disponibles pour sa guerre en n'autorisant les assurances et autres services fournis en principe par des sociétés occidentales (assurance, classification, enregistrement des navires, inspection, entretien...) que sur les cargaisons dont le prix est inférieur à 60 $ le baril (largement dépassé depuis l'été 2023).

70 pétroliers "fantômes"

Ce faisant, la sanction a favorisé le développement d'une flotte dite noire, bataillon de navires clandestins, exploités par des sociétés à la structure de propriété opaque, assurés et enregistrés en dehors des cercles classiques et reconnus, c'est-à-dire non agréées par l'association internationale des sociétés de classification, ou ne relevant pas du groupe des 12 P&I mondiaux ou encore figurant dans des pavillons classés dans des listes grise ou noire, par exemple.

Selon le courtier BRS, les navires impliqués dans le transport de cargaisons sanctionnées représentent 8 % de la flotte mondiale active (700). La plupart sont de vieux navires qui auraient du partir à la casse.

Tous les pétroliers partant des ports russes de Primorsk, Ust-Luga, Vyssotsk et Saint-Pétersbourg empruntent la même route, à travers le Golfe de Finlande, qui borde également l'Estonie. Et environ 70 navires fantômes, transportant chacun plus de 100.000 tonnes de brut, naviguent dans le golfe chaque semaine après chargement dans les ports russes. L'hiver accentue de surcroît "les risques" de pollution.

Alors qu'un seul des 14 navires "dépollueurs" de l'AESM se trouve dans la mer Baltique, dans sa partie méridionale, les autorités finlandaises souhaitent un navire supplémentaire "capable de naviguer dans les glaces" et adapté aux conditions maritimes des parties septentrionales.

A.D. (avec l'AFP)


>>> Lire aussi : Les transferts clandestins de pétrole en mer ont explosé dans la ZEE de la Russie

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