Logistique Seine Normandie : le foncier au cœur des préoccupations

Logistique Seine Normandie publie son rapport d’activité d’une année 2022 chargée. L’association régionale qui regroupe 218 adhérents, essentiellement des PME du secteur, a multiplié les rencontres et les visites. Mais elle a surtout engagé la conception d’un document inédit en France : le schéma de cohérence logistique.

Pour cette mission que lui ont confiée l’État et le conseil régional de Normandie, LSN a formalisé un état des lieux des activités logistiques de son territoire et défini les enjeux de développement. L’association connait bien le sujet puisqu’elle anime, depuis sa création en 2003, un observatoire logistique qui recense les offres foncières à vocation logistique.

Cette démarche permet à LSN de "penser et sécuriser sur le long terme une offre foncière à vocation logistique coordonnée, complémentaire et adaptée aux besoins des acteurs économiques et territoriaux". Un premier cadre d’implantation régional pour le développement des activités logistiques a ainsi été formalisé et des actions de communication ont été engagés auprès d’un public élargi, afin de partager les résultats des travaux menés.

Le schéma de cohérence logistique va constituer le cadre de référence non prescriptif des implantations et du développement des activités logistiques en Normandie. Il se déclinera dans les politiques publiques d’aménagement, en particulier dans les documents majeurs d’urbanisme du territoire, les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les plans locaux d’urbanisme intercommunaux (PLUi).

Trouver du foncier malgré le ZAN

Ces travaux de réflexion et de prospective s’inscrivent dans un contexte de transition environnementale et de mise en œuvre du "Zéro artificialisation nette", le désormais célèbre ZAN, qui impose de revoir les logiques de localisation de ces activités et les mécanismes de production foncières vers plus de sobriété.

Issu de la loi Climat et résilience (2021), le ZAN prévoit en effet la division par deux du rythme d’artificialisation des sols de la décennie 2020-2030 par rapport à la décennie 2005-2015.

D’ici à 2050, aucune terre supplémentaire ne pourra être consommée par rapport à la période de référence. Pour les activités logistiques, très consommatrices d’espace, l’enjeu est de taille. Le ZAN les place en concurrence avec les autres usages du foncier : activités commerciales, logements, etc.

Offre foncière en baisse

La Normandie dispose de 1.700 hectares susceptibles d’accueillir des activités logistiques de stockage ou d’entreposage, dont 650 hectares immédiatement disponibles. Sur la période 2015-2020, en Normandie et dans l’ouest francilien, l’offre foncière a diminué de 20 % pour les surfaces disponibles immédiatement et de 46 % pour celles disponibles à court terme.

Une baisse qui traduit à la fois la fin d’un cycle foncier sur certains secteurs (ZIP du Havre et zone portuaire de Gennevilliers, en particulier) et l’absence de renouvellement de l'offre sur d’autres.

Rarement envisagée jusque-là, la réhabilitation d’entrepôts pour un usage logistique reste aujourd’hui complexe et couteuse à mettre en œuvre. Mais elle pourrait néanmoins se développer, dans ce contexte de raréfaction foncière.

LSN a aussi travaillé dans ce cadre sur des fiches mesurant "l’acceptabilité sociale des activités logistiques". Elles déclinent les impacts sur l’économie et l’emploi et envisagent des solutions pour répondre aux oppositions qu’elles peuvent rencontrer.

Enfin, l’association poursuit ses activités de promotion des métiers de la logistique, en mettant en avant les besoins en recrutement de ses adhérents dans les différents salons et événements de recrutement organisés en Normandie.