On ne connaît toujours pas le nom des repreneurs potentiels de DB Schenker, la filiale logistique de la Deutsche Bahn, que l’Etat allemand veut céder pour éponger les dettes colossales (30 mds d’euros) de sa compagnie ferroviaire. La mise en vente avait été officiellement annoncée sous forme d’une petite annonce parue dans les pages business du quotidien américain Wall Street Journal peu avant Noël. Les intéressés, environ 25 selon des indiscrétions presse non confirmées, avaient jusqu’au 15 janvier pour se faire connaître. Le montant de la transaction pourrait atteindre 15 Mds d’euros, selon les estimations. Sur les rangs des repreneurs potentiels, on cite le plus souvent le Danois DSV, l’armateur Maersk ou encore DHL.
Pas de décision à court terme
La seconde phase de la vente est donc enclenchée, au cours de laquelle les banques mandatées devraient envoyer un mémorandum d’informations, contenant les chiffres provisoires pour 2023. Une date sera dans un troisième temps fixée pour la remise d’offres non contraignantes, accompagnées d’un prix.
La décision des autorités allemandes n’est pas attendue à court terme. Plusieurs facteurs seront en effet pris en considération. Outre le prix de vente, Berlin va s’attacher aux coûts globaux, selon les analystes.
L'emploi et les recettes fiscales en jeu
La question de l’emploi sera importante, tout comme celle des recettes fiscales, qui pourraient disparaître si le siège de DB Schenker était transféré à l’étranger. La filiale logistique de DB a en effet réalisé au cours des dernières années des bénéfices élevés (un milliard d’euros en 2023 selon les estimations ; 1,8 Mds d’euros en 2022), qui permettaient à DB de rester à l’équilibre.
L’option privilégiée est la vente entière à un concurrent ou à un investisseur. Une entrée en Bourse ou une privatisation progressive sont considérés comme improbables par les observateurs allemands. Le président du Conseil de Surveillance, Werner Gatzer, devrait jouer un rôle important dans le processus de vente, malgré sa révocation au 31 décembre. Il devrait en effet conserver son poste de superviseur en chef du groupe ferroviaire, a assuré le gouvernement devant le Parlement.
Un décision très critiquée en Allemagne
DB Schenker est l’un des quatre plus grands acteurs mondiaux du marché de la logistique dans les domaines terrestre, maritime et aérien. L’entreprise emploie plus de 75 000 personnes sur plus de 1 800 sites dans quelques 130 pays
En Allemagne, la décision politique de céder DB Schenker pour financer les restructurations indispensables chez Deutsche Bahn est très critiquée. Le gouvernement entend également recentrer Deutsche Bahn sur son cœur d’activité - le rail - (alors que DB Schenker est également très présente dans le fret aérien, le maritime et le routier) et sur sa zone géographique - l’Allemagne - là où DB Schenker est très présent à l’international avec une kyrielle de filiales de droit étranger.