Des essais probants. Louis Dreyfus Armateurs a fait part de sa dernière expérience en date pour réduire ses émissions de CO2.
Le routage de son roulier Ciudad de Cadiz, opéré en s'appuyant sur le bulletin océanique fourni par la société Amphitrite, a permis un gain de 70 minutes entre la Sardaigne et le détroit de Gibraltar, ainsi qu’une diminution de la consommation énergétique de 5 %.
Données taitées par intelligence artificielle
Cette économie de carburant et donc d’émissions de gaz à effet de serre a été permise en s'appuyant sur les outils de cette start-up, créée en 2021 par le Laboratoire de métrologie dynamique du CNRS, de Polytechnique, de l’École normale et de Sorbonne université.
Amphitrite élabore son routage océanique grâce à des données satellites traitées par intelligence artificielle. C’est grâce à ces informations que le roulier a choisi par exemple, le 8 avril, de s’écarter de quelques dizaines de milles de la route directe entre la Sardaigne et Gibraltar.
Vitesse augmentée sans pousser les gaz
Évitant ainsi les courants contraires et bénéficiant de courants porteurs, le Ciudad de Cadiz a augmenté sa vitesse moyenne de 16,5 à 17 nœuds pendant 36 heures, avec une pointe à 18,2 nœuds. Et cela, sans pousser la puissance de ses moteurs.
« Avant la technologie d’Amphitrite, les courants océaniques étaient fournis par des modèles numériques mais leur fiabilité limitée et leur faible précision ne permettaient pas le routage d’un navire », rappelle l'armateur, qui estime que le routage permet « détecter très précisément les variations de position et d’intensité des courants de surface susceptibles de freiner ou accélérer les navires ».
Le roulier s'avère un véritable laboratoire. Le Ciudad de Cadiz teste depuis plusieurs mois un carburant à base d’huile végétale (HVO), autre façon de réduire son empreinte carbone en navigation.
Étienne Berrier