Outre le renouvellement de flotte, Maersk actionne un autre levier pour booster la demande en ouvrant le marché du retrofit. Sans préjuger du résultat d’une première conversion, il envisage d’ores et déjà une bonne dizaine de modernisations à l’horizon 2027. L’ingénierie détaillée de la première opération sur un moteur est en cours et la mise en œuvre effective est prévue en 2024. Les navires en question ne sont pas mentionnés mais, selon des sources professionnelles, une dizaine serait concernée et dans la catégorie des 15 000 EVP. « Remplacer les pièces du moteur et le rendre ainsi capable de fonctionner au méthanol est une tâche assez complexe, mais ce n’est qu’une partie de l’opération plus vaste de modernisation », explique Leonardo Sonzio, responsable de la gestion de la flotte et de la technologie chez Maersk. « De nouveaux réservoirs de carburant, une salle de préparation du carburant et un système d’alimentation en carburant doivent être pensés pour le méthanol vert », précise-t-il mais sans mentionner le coût de l’opération. Man Energy Solutions, qui participe avec Hyundai Heavy Industries et Alfa Laval au chantier méthanol de la flotte neuve de Maersk, a été sélectionné pour conduire les travaux. Le motoriste allemand, qui commercialise déjà des moteurs à deux temps bicarburant prêts pour le méthanol, en a actuellement 82 en commandes. « Il n’est pas nécessaire de toucher à la structure du moteur, les aménagements concernent surtout l’injection et le système d’alimentation en carburant », souligne l’entreprise dans un communiqué. L’équipementier devrait également proposer des adaptations au méthanol pour les moteurs à quatre temps à partir de 2024. Cela lui ouvrira alors le marché des porte-conteneurs, ferries, chalutiers et paquebots, tandis que les moteurs à deux temps à double carburant sont plus adaptés pour les navires-citernes et les porte-conteneurs.
Propulsion: l’heure du choix
La conversion, une opération complexe
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