Pour Brittany Ferries, la transition énergétique passe par l’électrique et le GNL

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Ayant d’abord opté pour le gaz naturel liquéfié pour ses navires livrés en 2022 et 2023, l’armateur breton se tourne maintenant vers des propulsions hybrides GNL-électriques pour les deux suivants, qui entreront en flotte en 2024 et 2025.

C’est en mars 2022 que le Salamanca a effectué sa traversée inaugurale, entre Portsmouth et Bilbao. Grande première pour Brittany Ferries avec ce ferry de 214 m: il inaugure la flotte au gaz naturel liquéfié (GNL) de l’armateur breton. Ce passage au gaz, ainsi que les améliorations apportées sur les éléments de carène et de propulsion, permettent, selon l’entreprise, de réduire d’environ 20 à 25 % les émissions de CO2.

Le Salamanca, construit en 2021 à Weihai par le chantier chinois CMJL, fait partie d’une série de onze navires dits E-Flexer, commandés à partir de 2016 par le suédois Stena. Brittany Ferries en a déjà affrété un premier, le Galicia, qui avait rejoint sa flotte en 2020.

Naviguant tous deux entre le Royaume-Uni, la France et l’Espagne, le Galicia et le Salamanca partagent un grand nombre de caractéristiques: ils peuvent embarquer 1 015 passagers et disposent de 3 100 m de linéaire pour les véhicules. Seule la motorisation les différencie, avec une puissance de 25 200 kW répartie sur deux moteurs dans les deux cas, mais alimentés en MGO pour le premier et en GNL pour le second.

En mars 2023, le Santoña a rejoint ses deux prédécesseurs. Également affrété auprès de Stena Line, cet E-Flexer est un sistership des précédents, mais équipé cette fois de moteurs dual-fuel Wärtsilä de 27 480 kW, faisant passer sa vitesse de pointe à plus de 23 nœuds contre 22 nœuds pour pour les deux premiers. Le Santoña est exploité entre l’Angleterre et l’Espagne avec une escale à Cherbourg.

Même au plus fort de la crise sanitaire, Brittany Ferries, très affectée par les confinements et restrictions de circulation des touristes, n’a pas fléchi sur les investissements. Le renouvellement de la flotte en vue de la transition énergétique s’est même accéléré, avec deux nouveaux navires commandés mi-2021.

Décarbonation poussée

Le premier, le Saint-Malo, doit entrer en service en 2024 sur la ligne reliant Saint-Malo à Portsmouth. Le second, le Guillaume de Normandie, naviguera à partir de 2025 entre Caen et Portsmouth. Le rythme d’un nouveau navire chaque année continuera donc d’être tenu.

Avec ses deux nouveaux ferries, la compagnie française de ferries pousse plus loin son engagement dans la transition énergétique. Également affrétés auprès de Stena Line, plus courts avec 196 m, ils sont dotés de deux moteurs de 13 740 kW chacun alimentés au GNL. Mais la propulsion est désormais électrique. Ces navires hybrides sont en outre équipés de 10 MWh de batteries électriques, rechargeables dans les ports quand le courant de quai sera disponible. Ce sera le cas en 2027 à Caen par exemple.

Brittany Ferries estime que la présence de batteries à bord permet de réduire encore de 9 % des émissions de CO2 déjà réduites par le passage au GNL. Mais le gaz liquéfié n’est considéré à Roscoff que pour ce qu’il est: un carburant de transition vers une décarbonation plus poussée.

Car l’équipement des navires en propulsion électrique permet d’anticiper l’arrivée de nouveaux carburants, en particulier l’hydrogène renouvelable. « Des électro-carburants issus de l’hydrogène renouvelable pourraient à terme devenir une solution performante en termes environnementaux et économiques », prévoit la direction, qui précise que les cuves à carburant ont été prévues pour stocker ces carburants du futur et que les moteurs dual-fuel sont aussi configurés pour « brûler » des e-carburants.

La France en transition

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