Drewry a estimé qu’un passage au méthanol vert augmenterait les coûts de soutage d’environ 350 % (sur la base des données de coûts disponibles, qui sont sujettes à incertitude étant donné le peu de retour d’expérience sur le nouveau carburant). Cela signifierait un surcoût de 1 047 $ par conteneur de 40 pieds entre l’Asie et l’Europe par exemple. « Le méthanol vert coûte encore beaucoup plus cher que les hydrocarbures et de nombreux clients ne sont pas prêts à payer pour cela. Il est donc essentiel que les gouvernements offrent les bonnes incitations et soutiennent le développement des carburants verts afin qu’ils deviennent compétitifs », a prévenu le président du groupe A.P. Møller-Maersk, Robert Maersk Uggla, lors de l’assemblée générale annuelle du conseil d’administration. En clair, les armateurs ne veulent pas être les seuls à régler la facture. Le groupe danois est un pionnier du méthanol avec 25 navires actuellement en commande. Il a contracté avec une dizaine de producteurs pour sécuriser son approvisionnement. Des tensions à ce niveau sont inéluctables. CMA CGM, Cosco et Evergreen se sont à leur tour entichés du nouveau carburant dont l’ADN est dans les clous des normes réglementaires à venir.
Décarbonation: un voyage au long cours
Le passage aux carburants verts ne sera pas indolore
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