La formule de calcul du CII divise les chapelles. Basée sur le port en lourd du navire (c’est-à-dire sa capacité) et les distances de navigation annuelles, les organisations professionnelles estiment que ces critères ne permettent pas de refléter la véritable intensité carbone (émissions par tonne-mille de cargaison) du navire. Avec cette approche, pas de différence entre les navires bien remplis et ceux qui naviguent à moitié vides. Les représentants des exploitants de navires auraient en effet préféré que la cargaison réellement transportée soit un paramètre de référence. « Dans l’état actuel des choses, la méthodologie proposée pourrait conduire à des situations dans lesquelles la cote d’un navire se détériorerait simplement parce qu’il passe plus de temps au port », a tonné MSC, le leader mondial du transport de conteneurs, sorti de sa légendaire discrétion pour démontrer l’absurdité du système selon laquelle un navire aurait intérêt à faire des ronds lentement plutôt que d’attendre au mouillage.
Cinq organisations maritimes et deux États du pavillon – ICS (International chamber of shipping), Bimco, Intertanko (pétroliers), WSC (World Shipping Council) et Interferry (ferries) et les deux registres d’immatriculation des navires Bahamas et Liberia – avaient précédemment alerté dans un rapport soumis à l’OMI. Si « absorption de capacité » il y a, comme l’assure MSC, estimant qu’entre 7 et 10 % de la flotte mondiale pourrait ainsi être occupée, elle sera plus que compensée par l’afflux de nouveaux porte-conteneurs au cours des deux prochaines années, l’équivalent de pas moins de 30 % de la flotte mondiale existante.