En finir. C’est la résolution de début d’année de la direction du port de Sète, après un imbroglio de dix ans. Le Rio Tagus, chimiquier de 80 m de long, est bloqué à Sète, le long du quai Paul Riquet, depuis octobre 2010, après y avoir connu une voie d’eau et une panne moteur. Racheté par un ferrailleur barcelonais (Varadero) en 2016, il est interdit de quitter le port en remorque, en raison de son délabrement. Le port de Sète a donc lancé une consultation pour sa démolition sur site, en février 2019. Mais le tribunal administratif de Montpellier a refusé, en novembre, l’autorisation de commencer cette démolition, au prétexte que le navire ne présente pas de « risque imminent de naufrage, sous réserve que le système électrique des pompes mises en place pour écoper l’épave soit réparé », relate l’association Robin des Bois dans un communiqué. « On ne s’attendait pas à être débouté devant le tribunal administratif, reconnaît Olivier Carmès, directeur de l’EPR Port Sud de France, gestionnaire du port, propriété de la Région Occitanie. En effet, personne ne peut prédire ce qui va se produire sur une épave, en fonction des conditions météo, du vent. L’avarie peut vite arriver. Sur ce dossier, on est désormais sur le fil. Il faut le clôturer cette année. »
L’EPR Port Sud de France doit relancer ces prochains jours un marché de démolition pour démanteler le Rio Tagus en « juin ou septembre », après avoir apporté « des éléments nouveaux sur l’état de dégradation du navire », promet Olivier Carmès. Le conseil d’administration du port vient de réapprovisionner du cash en perspective d’un coût de démantèlement important, « compris entre 500 000 et 1 M€ ». En parallèle, le port négocie avec le propriétaire pour étudier la faisabilité d’un chargement de ce bateau sur un navire en vue de son démantèlement à Barcelone. La solution du transport coûterait moins cher, « entre 300 et 350 000 € ». Et si cette option est possible, le port « entend se retourner contre le propriétaire pour les frais ».