Le Pierre de Fermat relie les hommes par câbles

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Lancé en 2014 par le chantier norvégien Vard, le câblier Pierre de Fermat, qui a nécessité un investissement d’environ 60 M€, est le fleuron de la flotte de l’armement Orange Marine. Propulsion diesel électrique, positionnement dynamique, un propulseur orientable et deux propulseurs transversaux, un ROV embarqué, le navire de service agrège un ensemble de technologies de pointe. Long de 100 m, 4 000 t de port en lourd, il peut charger 2 300 t de câbles dans ses 3 cuves et procéder à des réparations à plus de 5 000 m de fond.

Le 25 décembre dernier, il a regagné son appontement au port de Brest après une absence de quatre mois. Le Teliri l’a alors remplacé pour assurer la veille dans le cadre du contrat ACMA (Atlantic Cable Maintenance Agreement), qui prévoit l’entretien de quelque 150 000 km de câbles de télécommunications dans l’Atlantique, des Caraïbes aux Féroé et d’Afrique à l’Amérique du Sud et du Nord.

« Le Pierre de Fermat est utilisé pendant neuf mois pour le contrat ACMA et trois mois pour de la pose », indique Guillaume Dubois, commandant du navire. Parti le 19 août, le Pierre de Fermat a mis le cap sur l’Afrique où il a procédé au raccordement de deux segments du câble sous-marin Main One (14 000 km de long à terme, débit de 1,92 Tbit/s) qui relie le Portugal à l’Afrique du Sud et connecte au passage plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

La mission entre dans le cadre de l’accord signé fin 2018 entre Orange Marine et MainOne Cable Company, basée à Lagos, pour construire et installer deux nouvelles branches et stations d’atterrissement en vue de connecter le câble à Dakar (Sénégal) et à Abidjan (Côte d’Ivoire). Le câblier a ainsi mis en place le premier tronçon avec Dakar du 30 août au 25 septembre et avec Abidjan du 27 septembre au 17 octobre. Tous deux s’étendent sur 150 km de long.

La pose a fait l’objet de plusieurs études préalables et relevés de fonds effectués par des navires de recherche afin de déterminer le meilleur itinéraire. Vieux câbles, filets de pêche ou épaves diverses ont ensuite été enlevés.

La pose est effectuée selon deux techniques. À partir de la côte où est prévu l’atterrissement du câble et jusqu’à une profondeur de 1 000 m, celui-ci est ensouillé. Une charrue remorquée par le câblier creuse une tranchée d’une profondeur d’1,50 m, dans laquelle le câble est placé puis enterré. Ceci évite les détériorations dues aux croches de navires de pêche ou des ancres. À partir de 1 000 m de profondeur, le câble est simplement posé sur le fond.

Le câblier a ensuite traversé l’Atlantique pour rallier les Antilles où la mission s’est poursuivie par la pose d’environ 100 km de câbles reliant cinq îles, Basse et Grande Terres, Marie Galante, La Désirade et Terre-de-Haut. Des travaux finalisés le 6 décembre.

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