À l’heure où Anvers met en chantier des capacités additionnelles et où Hambourg travaille à l’approfondissement de l’Elbe, Rotterdam n’a manifestement pas l’intention de relâcher ses efforts pour conserver sa position de premier port européen pour les conteneurs. Le port néerlandais va pour cela achever d’équiper le Prinses Amaliahaven sur tout son pourtour de murs de quai.
La darse en question concentre toute l’activité conteneurisée à la Maasvlakte II. Elle a été mise en service en 2015 et les terminaux, fortement automatisés, de Rotterdam World Gateway (exploité par DP World) et d’APMT s’y font face. Leur capacité cumulée avoisine les 5 MEVP.
Ces deux opérateurs ont des options sur les terrains dans le prolongement de leurs installations actuelles mais n’ont pas pour l’instant évoqué de possibles extensions. L’Autorité portuaire ne peut donc pas affirmer que les nouveaux quais leur seront destinés. Mais dans le cas d’APMT, un tel projet serait plus que logique depuis l’accord passé avec le groupe Hutchison Ports (dont fait partie ECT) pour la cession de son terminal à la Maasvlakte I. D’après les informations parues dans la presse spécialisée néerlandaise, plus de la moitié de l’extension prévue à la Maasvlakte II, soit quelque 1 600 m de quai, se situera sur le versant occupé par le manutentionnaire APMT, filiale d’A.P. Møller-Mærsk, maison-mère de Maersk.
Dans le prolongement des quais existants, les linéaires de quais supplémentaires bénéficieront de la même spécification: une profondeur d’eau de 22 m, qui rend les géants des mers éligibles. Au fond de la darse sont prévus des quais de moindre profondeur pour le traitement de porte-conteneurs fluviaux. Le chantier devrait être attribué cette année pour une livraison phasée à partir de 2022. L’investissement se chiffre à plusieurs centaines de millions d’euros, sans plus de précisions.