La Corse, ballotée entre grèves et délégation de service public (DSP) compliquée. Au plus fort de la grève mi-janvier contre la réforme des retraites, Corsica Linea, qui a pris le relais de la défunte SNCM, a dû annuler 18 rotations du 15 au 17 janvier. Pas seulement en raison du « blocage du port de Marseille dans le cadre du mouvement national de protestation contre la réforme des retraites » mais aussi de « la grève des marins de La Méridionale ».
Corsica Linea bénéficie en effet d’un effet cumulé. Le Syndicat des travailleurs corses (STC) et la CFTC de La Méridionale, qui ont appelé à la grève et au blocage des bateaux de Corsica Linea, demandent la conclusion d’un accord entre les compagnies pour se partager la future desserte des cinq ports corses depuis Marseille à partir de janvier 2021 et pour sept ans. Dans la DSP de six ans qui s’est achevée en 2019, les deux compagnies se partageaient les cinq dessertes. La future desserte doit, elle, se faire par une compagnie maritime régionale fondée sur un partenariat public-privé dans le cadre d’une société d’économie mixte à opération unique (Semop), détenue à 50,1 % par la collectivité de Corse (CdC) et 49,9 % par un actionnaire privé. L’opérateur (ou groupement d’opérateurs) privé sera sélectionné lors d’un appel public à la concurrence, dont les candidatures doivent être déposées le 14 février au plus tard. À un mois de la clôture de l’appel d’offres, La Méridionale a fait savoir le 15 janvier par communiqué (non conjoint) qu’un dialogue avait repris avec Corsica Linea « pour un dénouement rapide de la situation » en faveur « d’un projet industriel commun ».
Dans sa main tendue à Corsica Linea, l’ex-partenaire de la SNCM accepterait, pour la future DSP basée sur une Semop, de réduire à deux le nombre de ses bateaux desservant la Corse à condition qu’ils soient placés sur les lignes de Bastia et d’Ajaccio, en partage avec Corsica Linea.