Un diplôme pour les lamaneurs du Sud de la France

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L’année dernière a constitué un tournant pour les lamaneurs français de la façade méditerranéenne. Elle a vu l’aboutissement du projet de création d’un centre de formation et d’un diplôme de lamaneur, une première pour cette profession. « Jusqu’en 2018, les lamaneurs étaient formés sur le tas dans une forme de tutorat », explique Franck Rossi, président de la coopérative de lamanage de Marseille et du golfe de Fos. Avec les sociétés de Sète, Toulon et Bastia, celle-ci a créé l’École de formation professionnelle aux métiers du lamanage (EFPML). « On ne souhaitait pas le faire seul. Chacun apporte son savoir-faire et ses techniques ». Le lycée maritime Paul-Bousquet de Sète est aussi partie prenante dans cette formation. Il a investi dans une plage de manœuvre.

Les raisons de formaliser les critères d’accès au métier sont multiples, justifie le représentant de la profession. « Les pays concurrents de la France sur le plan portuaire ont des formations nationales. Le règlement européen de 2017 sur les services portuaires crée une obligation de formation et de maintien des compétences. La taille et les technologies des géants des mers évoluent rapidement. Nous aurons un jour des navires autonomes. Il faut les compétences maintenant. »

Le nouvel organisme a obtenu son agrément en juillet 2018 et a pu lancer une première session, qui s’achèvera fin 2019. La formation se déroule sur 500 heures, dont 350 heures en présentiel ou en e-learning et 150 heures de tutorat. Elle est divisée en trois parties – préparation opérationnelle, réalisation opérationnelle, maintenance et responsabilité environnementale –, comprenant 14 modules, dont six obligatoires.

Formation tout au long de la carrière

Cette étape est aussi une occasion pour la profession d’accélérer son rajeunissement. « Auparavant, nous recrutions surtout des marins en milieu de carrière. Aujourd’hui, nous privilégions les jeunes. » Le prérequis pour se présenter à l’EFPML est le diplôme de capitaine 200, délivré par le lycée Paul-Bousquet.

Pour le président de la coopérative de lamanage phocéenne depuis 2007, l’école doit aussi permettre de créer un standard unique sur l’ensemble de la façade méditerranéenne : « Nous visons l’uniformisation des formations pour tous les lamaneurs. Nous voulons être sûrs que tous les ports aient un socle commun, c’est important pour offrir un service de haute qualité. Il faut aussi pouvoir renouveler l’ensemble des compétences sur la durée de la carrière. »

Même en suivant cette nouvelle formation d’une durée d’environ un an, les aspirants lamaneurs ne sont pas pour autant dispensés des trois années et demie de vie en station pour pouvoir être cooptés.

L’objectif est de former cinq à six nouveaux lamaneurs par an pour l’ensemble des stations ainsi que les 120 professionnels, déjà en poste, afin de faire obtenir à ces derniers le diplôme qui devrait être prochainement validé par le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

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