Pionnier du « Rien ne se perd »

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Au grand port maritime de Dunkerque, la concrétisation de projets en lien avec l’écologie industrielle date des années 1970, avec la mise en œuvre d’une centrale mixte, gaz de hauts fourneaux et fioul, opérée par EDF. En 1986, la récupération de la chaleur fatale issue des hauts fourneaux sidérurgiques d’ArcelorMittal se met en place. Depuis 1991, le réseau de chauffage urbain et ses 40 km de canalisations permettent de chauffer et de fournir en eau chaude l’équivalent de 16 000 logements, un hôpital, des écoles, une piscine. Le système évite ainsi l’émission de 450 000 t de CO2 par an. En janvier dernier, le projet visant à doubler le réseau a été lancé pour une mise en service prévu à l’automne 2020. Il sera toujours alimenté par la récupération de l’énergie dégagée par les installations industrielles d’ArcelorMittal. Pour le GPMD, l’écologie industrielle présente un double intérêt. Le premier est environnemental, dans la logique de l’économie circulaire : faire en sorte que les coproduits des uns deviennent les matières premières des autres en favorisant les échanges entre les entreprises pour parvenir à des synergies. Le deuxième est économique : dans un contexte de mondialisation et de libéralisation, la création de liens entre les entreprises au niveau local favorise leur durabilité et leur compétitivité dans le territoire. L’écologie industrielle s’inscrit aussi dans le cadre des transitions énergétique et écologique commandées par le défi climatique.

Anticiper la fermeture de sites

Une nouvelle étape de la démarche d’écologie industrielle a vu le jour dans le contexte de la crise de 2008 et la volonté d’anticiper de possibles effets dominos de fermetures de sites industriels. Le port a participé à l’élaboration par l’agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque d’un outil nommé « la toile industrielle, schéma de relations industrielles » qui répertorie et classe les interactions entre les entreprises du territoire. L’outil sert à la promotion de l’attractivité portuaire pour mettre en valeur la richesse de ses implantations et en attirer de nouvelles. Régulièrement mis à jour, il pourrait inspirer d’autres sites portuaires, comme Fos-sur-Mer et Nantes-Saint-Nazaire. À partir de 2014, un travail a été engagé pour rapprocher les entreprises nouvelles et celles déjà présentes dans la zone portuaire en prenant en compte les principes d’une production davantage respectueuse de l’environnement. Ce travail a abouti à l’implantation d’Ecocem tandis que l’installation d’Indaver va se finaliser sous peu. Toutes les deux sont des entreprises actives dans la valorisation de résidus de production (cf. ci-dessous). L’un des axes de travail à l’avenir est le CO2 en vue de le récupérer, stocker et utiliser. Limiter l’impact carbone est une priorité pour la décennie à venir, sachant que la zone industrielle du port de Dunkerque émet 12 Mt de CO2 par an. Enfin, le GPMD avance parallèlement sur la mise à disposition d’énergies alternatives et de préférence « vertes » dans l’espace portuaire : hydrogène, GNL, branchement électrique à quai pour les porte-conteneurs en escale.

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