« Le made in Bladi » à n’importe quel prix?

Article réservé aux abonnés

Exporter en Algérie… Un défi, un exploit pour les entreprises étrangères contraintes de s’adapter aux règlementations mouvantes pour continuer à vendre dans un pays résolu à favoriser le « made in Bladi ». Dans ce domaine, les édiles algériens débordent d’imagination. En 2018, la mayonnaise et le Nutella étaient définitivement bannis au même titre que 854 produits à l’importation interdite. Un coup de massue pour les exportateurs. Les yaourts perdaient toute leur saveur, l’importation d’arômes ayant été prohibée dans les chaînes de production.

Durant une année, les Algériens se sont mis à la diète. C’est bien connu, les régimes drastiques sont impossibles à tenir sur la durée. Un an plus tard, le ministère du commerce algérien n’interdit plus. Il régule en imposant des taxes, dont le taux oscille entre 30 et 200 %. Un droit additionnel provisoire de sauvegarde a vu le jour par un arrêté ministériel du 26 janvier 2019. Ce DAPS étant conçu comme un instrument tarifaire destiné à « sauvegarder la balance des paiements, encourager la production nationale et développer les industries naissantes », justifiait alors le ministère du Commerce.

En parallèle, des subventions ont été allouées pour encourager la création de chaînes de production locales. Et finalement la mayonnaise algérienne prend. En 2018, Lesieur sort ses premiers pots et tubes de production algérienne. Sanofi inaugure sa troisième usine de fabrication de médicaments. Des investissements régis par la règle du 49-51 (51 % pour le partenaire local). Instaurée en 2009, elle a mis un terme à quatre années d’investissements euphoriques.

Renault et Peugeot ont dû, eux aussi, se plier à la règle, qui serait appelée à disparaître prochainement. L’ensemble de ces mesures agissent à la fois sur l’industrie et sur l’agriculture. Les fruits importés quasi prohibés? Les Algériens se sont mis à cultiver leurs terres et à planter des pommiers. S’agissant des véhicules, leur importation sur le sol algérien demeure encore prohibée mais il est question de desserrer la vis.

L’ère Abdelaziz Bouteflika révolue, une période d’attentisme s’ouvre dans l’attente des élections présidentielles. Mais l’Algérie continue de surprendre. Un pas en avant, trois en arrière…Cette fois, la téléphonie et l’électroménager étrangers sont dans le viseur du gouvernement, qui se sert des Incoterms pour imposer le FOB au lieu du CFR. Cette mesure, qui doit s’étendre à toutes les importations au plus tard le 31 décembre 2019, invite à privilégier les capacités nationales de transport maritime. Le tout assorti d’un paiement du fret en dinars et de neuf mois de crédit fournisseur.

Tribune libre

Archives

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15