C’est une maigre consolation. L’Europe compte 11 ports parmi les 143 « millionnaires » dont trois dans le Top 20, Anvers, Rotterdam et Hambourg, ce dernier étant distancé cette année de 610 000 conteneurs par Los Angeles, seule échappée américaine parmi les 20 premiers ports américains.
La France est faiblement représentée. Le Havre (64e) et Marseille (112e), en perte de quelques rangs, ont totalisé 4,282 MEVP, soit trois fois moins que le 11e port mondial et premier de la classe européenne, Rotterdam (14,5 MEVP) et Anvers (13e) avec 11,1 MEVP.
Soit ils gardent leur position (Rotterdam et Anvers), soit ils sont rétrogradés: les ports européens sont peu nombreux à afficher la divine surprise, à l’image de la constante place portuaire barcelonaise, qui avait gagné 19 places en 2017 grâce à une croissance de 34 %, et confirme à nouveau avec une hausse de 14 %, ce qui la tire à la 47e place. Les trois autres ports espagnols se portent bien également
Gdansk détonne également: après une croissance de 22 % en 2017 et un gain de 12 places en 2017, le port polonais bordant la Baltique a enregistré une nouvelle hausse de 23 % en 2018, gagnant au passage 5 places (88e), et approche de la zone des 2 MEVP (1,95).
Le Pirée n’en finit plus de gagner des EVP (4,90 MEVP, + 18 %) et de grignoter des places (33e rang mondial). Le port grec, qui était encore 3e port méditerranéen il y a peu, derrière les leaders espagnols Valence et Algésiras, a déboulonné ce dernier. Il a vécu 2018 au rythme d’une moyenne trimestrielle de 1,1 MEVP. L’opérateur portuaire Cosco Shipping Ports, propriétaire depuis 2016 et jusqu’en 2052, y est pour beaucoup. Le groupe chinois y avait enregistré sur les six premiers mois de l’année 2018 une de ses plus fortes croissances mondiales (+ 18,4 %) avec 2,075 MEVP (sur un total monde de 56,7 MEVP).
Parmi les autres faits saillants, Southampton ne récidive pas dans sa performance de 2017 (+ 31 % et 12 places). C’est le calme plat sur l’encéphalogramme du 87e port mondial.
En dépit de ses avantages géographiques certains, il faut attendre la 70e place pour trouver trace de la présence de l’Italie, dont les trois ports la représentant sont tous en reculade. Gioia Tauro poursuit son exploration des abîmes (– 5 %, 2,3 MEVP) et perd 6 places pour se loger à la 72e place. Bien qu’handicapé par l’effondrement du pont Morandi, qui a clairement enrayé sa dynamique haussière, le port ligure de Gênes, leader italien, s’en sort néanmoins avec une faible croissance (+ 2 %, 2,6 MEVP) et limite la régression de deux rangs (seulement). La Spezia patine (+ 1 %, 1,48 MEVP) et décroche (de 101 à 105e place). Trieste, qui ne fait pas partie des ports « millionnaires », pourrait bien y faire une entrée prochainement. Il est devenu, l’an dernier, le premier port italien du point de vue du trafic global et avec ses 725 500 EVP, en augmentation de 18 % par rapport en 2017 et de 49 % par rapport à 2016, le conteneur y a enregistré le taux de croissance le plus élevé de tous les segments de trafic en Italie. À suivre donc.
* Avec Valence (+ 7 %, 5,2 MEVP, de 31e à 29e), Algésiras (+ 9 %, 4,7 MEVP, 34e), Carthagène (+ 7 %, 2,8 MEVP, de 67 à 66e).