Les évolutions se manifestent tant du côté des terminaux dédiés aux conteneurs que de ceux axés sur le breakbulk. De nouvelles générations de chariots-cavaliers s’annoncent, dotés d’une propulsion électrique ou GNL et/ou équipés de systèmes informatiques permettant le pesage exact du fret manutentionné. De nouvelles grues mobiles de plus grande capacité apparaissent (200 t pour la Zuitnatie). Il est de plus en plus fait appel à la manutention magnétique pour des produits sidérurgiques.
Une des dernières innovations a pour auteur le manutentionnaire PSA Breakbulk. Elle concerne la logistique sur quai des coils à son terminal spécialisé au bassin Churchill. Il s’agit d’utiliser une plateforme en acier appelée « cassette », dotée de berceaux dans lesquels sont placés des coils. Chaque cassette peut ainsi contenir 12 coils de 10 t, soit 6 des deux côtés, ou 6 coils de 20 t. Le transport se fait à l’aide d’un engin équipé d’un long chariot introduit sous la plateforme chargée (jusqu’à 125 t). Elle est soulevée à l’aide d’un système hydraulique et peut ainsi être dirigée soit vers un quai, le long d’un navire pour embarquement ou encore vers le stockage. En magasin, des ponts-roulants d’une capacité de 45 t peuvent manutentionner les coils, charger ou décharger ces cassettes. PSA dispose actuellement de 21 plateformes de ce genre.
Limiter les risques
Les raisons qui militèrent en faveur de cette méthode sont multiples. Il s’agit avant tout de traiter ces coils lourds avec plus de sécurité, limitant les risques lors des manutentions. Ainsi les berceaux, dans lesquels sont placés les coils, sont dotés de supports en caoutchouc.
Précédemment, il fallait l’intervention d’un engin à fourche pour aller du magasin vers le navire ou l’inverse. Les opérations sont ainsi accélérées via une intervention plus massive, et partant, nécessitant moins de main-d’œuvre. Enfin, la méthode optimise les espaces tant en entrosage que sur quai. PSA, qui traite à son terminal plus d’un 1 Mt de coils par an, a investi 1,5 M€ dans ces aménagements.
Si ce système est pour l’instant unique en Belgique, il faut cependant préciser qu’il s’agit d’une extrapolation d’un concept que ce manutentionnaire utilise déjà à son terminal forestier dans l’avant-port de Zeebrugge. Là, chacune des cassettes supporte un conteneur spécial chargé de rouleaux de papier, d’une capacité de 80 t.