« Le concept de smart corridor permet de renforcer notre wpositionnement », pose Jérôme Besancenot, chef du service développement des systèmes d’informations de Haropa Port du Havre. Pour le responsable, la cyber sécurité est bien une préoccupation des clients. « Depuis un an, dans le cadre d’une démarche collaborative avec Soget, l’Union maritime et portuaire du Havre et Airbus CyberSecurity, nous portons le projet d’une plateforme dédiée à la cyber sécurité maritime, portuaire et industrielle ». Il s’agit de développer des outils de surveillance et de contrôle de gestion des opérations portuaires. « L’objectif est de disposer d’une organisation de résilience, sans maillons faibles, de façon à avoir les bons réflexes en cas d’attaque. En somme, des règles d’hygiène à respecter ». Pour éviter la distorsion de concurrence entre les ports, principal écueil, « nous travaillons en lien avec le Secrétariat général à la mer car l’idée est de parvenir à une plateforme nationale avec, entre autres, un centre de sécurité opérationnel à destination des TPE et PME ».
Big data portuaire
Au Havre, la douane française, Haropa, Soget et l’ISEL ( Institut supérieur d’études logistiques)-Université du Havre Normandie ont mutualisé leurs forces au sein de Trafis Lab, un laboratoire de recherche appliquée pour le développement de la logistique numérique. Dans ce cadre, Haropa a démarré un projet sur l’intégration de la blockchain. « L’objectif est dans un premier temps d’améliorer et de protéger les informations liées aux trafics de marchandises dangereuses. Puis nous élargirons le périmètre de recherche à tous types de fret. Nous sommes en phase d’études, avec pour horizon 2020, un premier prototype ». Autre projet, Mobismartport. L’idée est de proposer de nouvelles offres de services pour fluidifier la zone portuaire, favoriser à l’intérieur la mobilité des marchandises et des personnes, faciliter l’intermodalité et réduire les pollutions. En partenariat avec Orange, Soget, la Communauté urbaine Le Havre Seine Métropole et Cisco Systems, un projet de big data portuaire, porté par Haropa, est également en cours avec la création à terme d’une plateforme qui permettra de partager les données portuaires. « Nous n’exploitons aujourd’hui que 20 % de ces données », indique Jérôme Besancenot. Dans la même optique, Sinay, une PME normande, développe des applications de big data pour le monitoring environnemental et l’optimisation des activités portuaires. Enfin, Haropa a fait une demande auprès de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) pour obtenir une fréquence 5G. Deux projets s’inscrivent dans cette démarche: la gestion de véhicules électriques avec EDF, Nokia, Siemens et Dresser Rand, et le développement du monitoring pour les activités logistiques sur les terminaux portuaires avec Nokia et Siemens. « Avec la multiplication des objets connectés, il s’agit d’un véritable enjeu », conclue Jérôme Besancenot.