L’Unim lutte contre un autre démon: les impôts. L’exonération de taxe foncière et de cotisation foncière des entreprises (toutes deux estimées à environ 28 €/m2), dont les autorités et opérateurs portuaires disposaient (depuis 1942), n’est plus valable.
« On se retrouve dans une situation que personne n’avait anticipé alors que tout le monde a investi lourdement sans savoir que certains investissements seraient grevés par une fiscalité locale. Elle fait peser un risque sur l’économie », explique Renan Sevette, le délégué général. L’Unim considère aussi que cette disposition fait le lit des ports concurrents, en premier lieu Anvers.
Invitée par le gouvernement à plancher, avec l’UPF, sur une évaluation de la forfaitisation de la base taxable, la fédération demande à ce que, dans le calcul, soient considérées leurs spécificités portuaires (surcoûts de constructions, sûreté, sécurité, etc.) ainsi que « les distorsions de concurrence ».
« Les opérateurs néerlandais sont soumis à une fiscalité locale reposant sur des bases négociées en rapport avec leurs vraies capacités contributives. Les exploitants, à Gand et à Anvers, supportent une taxation moyenne de 1,71 à 1,80 € le m2. Les entreprises espagnoles sont assujetties à une imposition reposant sur 0,4 ou 1,1 % de la valeur vénale des biens exploités. L’Italie s’est récemment dotée d’une loi instaurant un régime d’exemption de taxe foncière sur les quais et espaces non couverts de terminaux portuaires », benchmarke Renan Sevette.
Les manutentionnaires auraient obtenu quelques assurances politiques: « tout est dans le pipe pour le projet de loi de finances de 2020 ». Ils restent néanmoins vigilants, au regard des réflexions sur le budget de l’État, avec les niches fiscales de nouveau dans le viseur…