Pour ses flux intercontinentaux, Alibaba a conclu des accords avec Emirates SkyCargo, Singapore Airlines, Bolloré Logistics et Kuehne+Nagel. Mais fort des 10 % (un investissement de 1,38 Md$) acquis dans le capital de l’expressiste chinois ZTO Express (qui déclare le traitement de 28 millions de colis par jour), l’e-commerçant chinois semble vouloir créer un intégrateur local capable de fournir un service global porte-à-porte. ZTO Express, la compagnie aérienne Turkish Cargo et le hongkongais PAL Air ont en effet créé à l’été 2018 une coentreprise pour gérer les flux e-commerce transfrontaliers et postaux, aujourd’hui captés par les intégrateurs FedEx-TNT, UPS et DHL. Un marché de 260 Md$ en 2018, nourri par les commerçants d’Alibaba.
Amazon, qui dispose de 750 sites dans le monde et possède déjà une flotte aérienne, est-elle déjà une entreprise de logistique? Selon le consultant Armstrong, l’américain fournit des services logistiques pour 12 % des expéditions BtoC dans le monde et offre des prestations qui permettent aux vendeurs d’expédier les marchandises directement vers les installations d’Amazon, d’où le personnel organise le transport vers les clients finaux. Amazon Shipping deviendra-t-il le service de logistique d’Amazon? Comme avec UPS, les chargeurs peuvent désormais imprimer des étiquettes « Amazon Shipping » sur les colis que ses transporteurs récupèrent. Toutefois, l’offre est pour le moment limitée à des livraisons terrestres. Dans une lettre aux actionnaires, Jeff Bezos, le fondateur qu’il n’est plus besoin de présenter, évoque néanmoins ce système comme primordial pour différencier son entreprise. SJ Consulting estime que la logistique a généré 42,5 Md$ de ses revenus bruts en 2018 (par comparaison, 60,4 Md$ de Deutsche Post DHL et 20,7 Md$ pour Kuehne+Nagel).