Le Grand Port maritime du Havre (GPMH) a publié le 13 mai 2019 un appel d’offres pour l’exploitation du terminal multimodal. La concession actuelle, qui court jusqu’en 2025, a en effet été dénoncée par l’exploitant actuel à effet au 31 décembre 2019, la société LHTE qui réunit les principaux utilisateurs du site: Naviland Cargo (SNCF Logistics), CMA CGM, Logi Ports Shuttle (groupe Sogestran) et Novatrans (groupe Charles André). Dès le démarrage du site, le GPMH avait dû faire face à une autre défection, avec le placement en redressement judiciaire de LH2T (Projénor, Crédit agricole), la société propriétaire du terminal. Le port avait alors repris le terminal multimodal à son compte.
Depuis, la Cour des comptes s’est penchée sur le dossier, critiquant dans son rapport d’octobre 2018 un projet au « bilan financier déséquilibré entre acteurs publics et privés », dans lequel le GPMH « enregistre la plus grosse perte en capital à la liquidation de LHTE ».
L’activité du terminal multimodal, cependant, progresse. En 2018, il a vu transiter 90 000 conteneurs, soit 160 000 EVP, acheminés depuis ou vers les terminaux maritimes de Port 2000 par la navette ferroviaire exploitée par Normandie Rail Service avec six navettes par jour et un temps de parcours de 40 minutes entre le terminal multimodal et les terminaux maritimes.
Remise des offres
À fin avril 2019, LHTE fait état d’une progression d’activité de 12 %, avec la perspective d’atteindre 96 000 à 100 000 conteneurs sur l’ensemble de l’année, pour une capacité maximale du terminal estimée à 140 000 conteneurs. Le ferroviaire est majoritaire, avec 55 à 60 % des volumes, le reste allant au fluvial et, pour une part très marginale, à la route. « Les flux routiers sont dus à la desserte locale de la zone industrielle du Havre ou à l’utilisation du terminal comme point d’attente à l’arrière des terminaux maritimes, permettant aux commissionnaires de traiter leurs flux terrestres ultérieurement », explique Christophe Regnier, directeur de LHTE.
Reconnu pour sa performance technique, le terminal voit passer 95 % des flux ferroviaires de conteneurs du Havre, ainsi que 40 % des conteneurs fluviaux. La démonstration que, malgré l’absence de chatière, l’accès direct à Port 2000 pour les bateaux fluviaux fonctionne. Et aussi que les bateaux ont plus de facilités que les trains à faire la tournée des terminaux maritimes. « LHTE gagne des parts de marché par rapport à l’accès direct, et nous sommes surtout contactés par les opérateurs fluviaux lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés sur les terminaux maritimes et qu’ils ne peuvent pas y escaler », affirme le représentant de l’exploitant.
Le port a fixé au 13 juin la date de remise des offres pour les candidats à l’exploitation du terminal. La concession, d’une durée de 25 ans, comprendrait aussi l’exploitation de la navette ferroviaire reliant le terminal à Port 2000, ainsi que le recommandait la Cour des comptes dans son rapport.