Il porte plein d’espoirs, notamment pour ses capacités à stocker l’énergie.
Produit par électrolyse de l’eau grâce à l’électricité momentanément en excès, ce gaz, incolore, inodore et non toxique, est largement reconnu aujourd’hui comme une voie d’avenir (molécule maîtrisée, atouts(é)prouvés et potentiel d’applications). Pour le transport maritime, il aurait la capacité de servir deux usages, comme combustion pour la propulsion du navire et en production d’électricité à partir de pile à hydrogène, à condition d’être produit à partir d’énergies renouvelables. Le principal défi technologique pour appliquer l’hydrogène dans les navires « de haute mer » réside précisément dans la maîtrise du stockage à l’état comprimé, qui nécessiterait des réservoirs beaucoup trop lourds et coûteux. Le stockage et le transport à l’état liquide permettraient de lever quelques obstacles. Sa liquéfaction suppose de le refroidir à environ – 253 °C ou d’augmenter la pression à près de 700 bars.
La Compagnie maritime belge (CMB) est une pionnière à cet égard. Après avoir éprouvé l’hydrogène sur son catamaran à passager Hydroville, la CMB doit tester l’hydrogène liquéfié en tant que carburant principal d’un moteur auxiliaire à bord du seul porte-conteneurs (4 500 EVP) dont elle a la propriété. Elle envisage d’ores et déjà de l’appliquer à un vraquier à horizon 2023.
Des technologies très prometteuses commencent à émerger sous l’appellation LOHC, Liquid Organic Hydrogen Carrier, transporteurs d’hydrogène organique liquide.
Le laboratoire américain Sandia National Laboratories et ses partenaires (dont la société de classification DNV GL) évaluent la faisabilité technique, réglementaire et économique d’un navire de recherche côtier à pile à combustible à hydrogène (projet Zero-V).
Man Cryo, spécialiste des gaz cryogéniques, a obtenu en fin d’année dernière une approbation de principe (AiP) de DNV-GL pour un moteur fonctionnant à l’hydrogène liquéfié, développé avec Fjord1 et Multi Maritime en Norvège.
En décembre, Samskip a présenté les plans d’un porte-conteneurs autonome et sans émissions. L’armateur islandais de feeders est aussi le chef de file du projet SeaShuttle qui vise à développer deux navires entièrement électriques utilisant des piles à hydrogène pour leur propulsion. Il s’agit de l’une des six initiatives d’un programme de plus de 100 M€ abondé par l’État norvégien pour accélérer la mise sur le marché de solutions neutres sur le plan climatique.