La mise au point de l’hydrolienne D10, « première hydrolienne industrielle 100 % française », de la société Sabella se révèle décidément plus complexe que prévu. Après une première immersion en juin 2015 pour des essais initiaux d’une année, elle avait regagné Brest le 14 juillet 2016. Elle est à nouveau, depuis le 11 avril dernier, sur le terre-plein du quai de réparation n° 1 du port de Brest. Immergée pour une durée prévue de trois ans par 55 m de fond dans le courant du Fromveur (entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant), une profondeur qui lui permet de ne pas être affectée par les mouvements de la houle, elle a finalement été relevée et transportée à Brest. C’est le navire de soutien offshore Olympic Zeus qui a effectué ce relevage, une opération toujours délicate puisqu’il s’agit également de déconnecter l’engin du câble électrique fournissant l’île, et ce, dans des courants de marée très forts. L’Olympic Zeus, qui est équipé d’un ROV (Robot sous-marin contrôlé à distance) venait de participer aux opérations déclenchées dans le golfe de Gascogne à la suite du naufrage du Grande America.
L’hydrolienne, engin de 400 t, de 17 m de haut et d’un rotor de 10 m de diamètre, d’où son nom D10, avait été remise à l’eau le 16 octobre 2018. Une mise en place qui faisait suite à des tests d’endurance poussés, entamés au printemps 2017, afin de retrouver la source d’une défaillance potentielle détectée dans la chaîne électrique.
Un dysfonctionnement dans le système de réfrigération serait cette fois à l’origine du problème. La Sabella D10 va faire l’objet de 2 à 3 mois de travaux et devrait être remise à l’eau dans le courant de l’été à Ouessant, où elle devrait fournir environ 15 % de l’énergie de l’île. Pour la société dirigée par son fondateur Jean François Daviau, qui quittera ses fonctions fin juin, ce dysfonctionnement est considéré comme une avarie mineure nécessitant simplement quelques ajustements.