« Notre vision est celle d’un port entrepreneur »

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Dans quelle situation « récupérez-vous » le port?

Pascal Gabet: Dans une situation inédite. Avec un trafic maritime dépassant 23 Mt, jamais vu depuis les années Petroplus (la raffinerie de Petit-Couronne, qui a cessé ses activités en 2012, NDLR), 2018 a également été une excellente année pour le trafic fluvial, à 5,2 Mt. Pratiquement toutes les filières en ont profité. 2019 a démarré fort. Fin mars, nous étions en progression de 10 %, et même à 30 % pour les céréales. Nous allons bénéficier du plein effet du nouveau chenal après les ultimes dragages qui permettront de sortir début mai des cargaisons de 55 000 t du terminal Sénalia rénové de Grand-Couronne.

Quels sont les grands investissements que vous allez finaliser?

P.G.: Nous achevons l’extension à 40 ha de la plateforme multimodale du quai de Petit-Couronne où sont installés le manutentionnaire Surveyfert, le silo multimodal Maison bleue du groupe BZ et GDE (Guy Dauphin Environnement). Nous devrions accueillir en 2021 un quatrième opérateur sur un nouveau créneau d’activité. Sur la zone logistique RVSL Amont voisine, où le port a injecté 10 M€, nous sommes en négociation exclusive avec le logisticien tchèque P3 qui prévoit un entrepôt modulaire de 60 à 80 000 m2. Le vieillissement des terminaux rouennais nous impose en outre de réhabiliter plusieurs sites. Il y en aura pour au moins 10 ans et pas loin de 110 M€. L’opération sera intégrée dans le projet stratégique commun aux trois ports Haropa alors fusionnés. Elle démarrera fin 2019 par le silo sucrier Robust (15 M€). Nous allons aussi refaire le quai de la Papeterie à Petit-Couronne. Nous voulons en outre offrir de nouveaux appontements. Le remblaiement de la darse des docks pour 40 M€ permettra de créer 200 m de front d’accostage. Dans le même secteur, la zone des Torchères sur l’ex-site Petroplus sera réhabilitée.

Quelle vision à long terme portez-vous pour ce port que vous « pratiquez » depuis 2013?

P.G.: Nous allons continuer à l’adapter à notre vision de « port entrepreneur ». Nous prévoyons près de 300 M€ d’investissements. Premier axe: la transition énergétique visant à fournir de l’énergie renouvelable à la zone industrialo-portuaire. L’éolien est écarté. Nous disposons de friches propices à l’implantation d’une ferme photovoltaïque à l’instar de la zone de 5 ha située entre Boréalis et la Seine. Un appel à manifestation d’intérêt sera lancé cette année. Les bâtiments et hangars portuaires mieux isolés serviront aussi de supports. L’électrification de nos quais pour fournir l’énergie aux navires a démarré côté batellerie. Nous ciblons le terminal des croisières.

Le second porte sur l’innovation. Nous sortons d’un projet majeur d’approfondissement du chenal encore sécurisé par le poste d’attente de Radicatel. Mais pour plus de services aux navires, il faut maintenant le rendre « intelligent » et capable de fournir des informations pour l’optimiser les escales et sécuriser les trajectoires des navires. Nous travaillons avec le Service hydrographique et océanographique de la Marine (Shom) à une modélisation prédictive des tirants d’eau tenant compte de l’hydrographie et des évolutions climatiques.

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