L’Afrique de l’Ouest ne pèse que 4 à 5 % du trafic annuel du port de Sète (4,1 Mt en 2018), mais est une valeur sûre, avec une escale tous les vingt jours opérée depuis plusieurs années par un navire roulier du groupe napolitain Grimaldi. « Le trafic à l’export est principalement composé de véhicules, qu’il s’agisse de bus, de voitures, de fourgons, de camions », explique Hélène Tarroux, directrice de l’agence Navitrans du port de Sète, et ont pour principales destinations, Lomé (Togo) et Cotonou (Bénin). Le trafic, partagé entre MTL et Navitrans, représente un flux annuel d’environ 1 600 véhicules industriels et 500 voitures.
L’atout du terminal frigo
Moins régulier, un trafic d’éléments de forage (dits « risers ») pour les plateformes pétrolières offshore émerge à l’export. Ces colis lourds, fabriqués sur le site de Cameron (Schlumberger) à Béziers, alimentent les gisements de pétrole en cours d’exploitation au large du Sénégal et du Nigeria. Le port de Sète table aussi sur une croissance de l’exportation de bétail vivant. « L’Afrique de l’Ouest va consommer de plus en plus de viande, analyse Arnaud Rieutort, directeur commercial du port de Sète. Les génisses laitières et taurillons d’engraissement, qu’on exporte aujourd’hui au Maghreb, devraient aussi descendre vers l’Afrique de l’Ouest à terme ».
« L’Afrique de l’Ouest est davantage pour nous un marché d’export que d’import. La remontée est plus compliquée », admet Arnaud Rieutort. Un trafic de matières premières (café, cacao, hévéa) s’est cependant développé, mais reste à la marge. Le chocolatier Cémoi (Perpignan) s’est dit intéressé pour utiliser une ligne lui permettant de remonter du cacao jusqu’à Sète. Le trafic d’importation de bois exotiques a souffert des embargos à l’encontre du Liberia et de leur tendance à la conteneurisation. La société Bois tropicaux du Midi, dotée d’une scierie sur le port, continue cependant de recevoir des grumes d’essence africaine.
Pour dynamiser les flux retour, le port de Sète mise sur son terminal frigorifique bord à quai, livré en 2011, opéré par Conhexa et sous-exploité depuis la faillite de l’israélien Agrexco, seul client à l’époque. Le port, présidé par Jean-Claude Gayssot, est en quête d’armements pour capter le trafic de bananes produites en Côte d’Ivoire. Le pays compte en effet booster sa production, pour passer de 200 000 à 500 000 t par an. Une mission a été organisée cet automne. Le port de Sète était par ailleurs présent au salon Medfel (Perpignan, 24-26 avril) pour promouvoir l’installation auprès de chargeurs africains: « un bon transit-time, sans transbordement », vante Luc Van Holzaet, directeur de Conhexa.