À quelques encablures seulement des bassins de Carthage, les ports de la Goulette et de Radès perpétuent la tradition maritime de la Tunisie en tant que porte africaine idéalement placée entre Méditerranée occidentale et orientale. À l’époque Punique déjà (viie siècle avant notre ère), en bordure du bassin de Tunis, les Phéniciens avaient déjà eu le goût des grandeurs. Ils aménagèrent ici deux bassins, encore visibles aujourd’hui, capables d’abriter chacun plus de 200 navires de guerre et de commerce. Les tunisiens d’aujourd’hui ont visiblement le même sens des proportions puisque non loin de là, à l’entrée du « lac » de Tunis, les ports de la Goulette et de Radès s’élèvent telle une porte d’entrée monumentale dans la capitale du pays. La Goulette tout d’abord, avec ses 1 100 m de quais et son terminal ferry de 5 000 m2, ses parkings de 1 600 véhicules et ses quatre postes d’accostage, est principalement dédié à l’accueil des passagers et des croisiéristes. Deux à trois fois par semaine, quatre opérateurs (Compagnie tunisienne de navigation, Corsica Linea, Grimaldi Lines, Grandi Navi Veloci) assurent deux à trois rotations avec la France et l’Italie. Un trafic annuel de près de 500 000 passagers nourri en grande partie par la communauté tunisienne travaillant en Europe et par le tourisme estival. L’activité croisière (deux postes à quai de 650 m) chasse, petit à petit, des quais de la Goulette les trafics marchands, de véhicules neufs notamment. Dans les années à venir, l’ambition de la Goulette, port de centre-ville qui ne manque pas de caractère, est de devenir uniquement un port à passagers.
De 8 à 50 conteneurs
Dans le prolongement de la Goulette, profitant des mêmes impressionnantes digues de protection (1 000 m), le port de Radès avec son bassin de 80 ha de plus de 10 m de profondeur est exclusivement consacré au trafic de marchandises, dont il assure à lui seul 20 % du trafic total du pays. Ses spécialités: les conteneurs et le ro-ro. 80 % conteneurs (275 000 EVP) et 18 Mt de marchandises passent par les 50 ha de terre-plein de Radès chaque année. D’ici juillet doivent démarrer des travaux d’extension du port avec la construction de deux nouveaux quais (quais 8 et 9) très attendus par les opérateurs. Ils devraient permettre la mise en place de nouvelles installations logistiques plus performantes, améliorant significativement le traitement des conteneurs en passant de 7 à 8 par heure actuellement à près de 50.
Le port de Radès assure, également dans une moindre mesure, une partie du trafic de céréales (750 000 t) et d’hydrocarbures (1,5 Mt) du pays.
Il est relié de manière hebdomadaire à Malte, Valence, Barcelone, les Baléares, Cagliari, Palerme, Livourne, Gênes, Le Pirée et bien sûr Marseille.