Enfin du renfort

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Instrument à la disposition des préfets maritimes lors des sinistres en mer, ou des préfets à terre pour les navires à quai, la Capinav (Capacité nationale de renfort pour les interventions à bord des navires) a été « activée », selon les termes militaires consacrés, lors du naufrage du Grande America. Au cœur de ce dispositif: le bataillon des marins-pompiers de Marseille (BMPM, 2 420 militaires). Cette unité de la Marine nationale, davantage identifiée (surtout à Marseille) pour ses incalculables « sorties » sur toutes sortes de « crises » en cité phocéenne, s’est vu attribuée en 2016 une compétence pour intervenir sur toutes les côtes françaises en cas de sinistres à bord des navires, en renforts de leurs « frères d’armes » (le SDIS62 dans la Manche et le détroit du Pas de Calais, le SDIS76 si un feu se déclare sur un navire en escale au Havre, etc.).

Dans de telles circonstances, le bataillon est en mesure de mobiliser « en deux heures un module de 40 marins-pompiers et médecins/infirmiers urgentistes hélitreuillables et aérocordables, complété si nécessaire par des renforts sous 24 h », indique le commandement. En l’occurrence, c’était une « seconde fois » pour le « module » BMPM de la Capinav. Il était intervenu en octobre dernier dans un collision entre le roulier Ulysse et le porte-conteneur CLS Virginia au large du Cap Corse, menaçant de pollution. Pour le Grande America, c’est son expertise des produits dangereux qui a été sollicitée.

Bataillon sans bateaux

Le 8 mars dernier, le BMPM a baptisé à Marseille, et en présence du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, le bateau pompe Matelot Louis Colet, basé à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) et affecté dans les bassins Ouest du Grand Port maritime de Marseille. Quelques mois auparavant, fin mai, le bataillon avait célébré l’arrivée du Capitaine de corvette Paul Brutus, un autre bateau-pompe, basé pour sa part à Marseille. Tous deux sont notamment chargés de lutter contre les feux de navire en rade et à quai, de nappes d’hydrocarbures, d’infrastructures dans l’enceinte portuaire ou de forêts côtiers.

Ce sont des événements en soi car avec le désarmement des anciens bateaux-pompes Louis Colet (mis en service en 1973) et Lacydon, qui ne leur appartenaient pas (respectivement GPMM et Ville de Marseille), les marins-pompiers formaient un bataillon sans bateaux-pompes.

Le Matelot Louis Colet porte le nom du matelot qui a perdu la vie en février 1953 lors de l’incendie du Sidi Ferruch, un paquebot mixte opéré par la Société générale de transports maritimes à vapeur (SGTM). Le jeune homme de 22 ans venait de signer son engagement. Cette marque de reconnaissance est aussi un rappel du « sacrifice de ces hommes qui font don de leur vie pour accomplir leur devoir ». Fati Revenaz, la marraine républicaine du bateau et nièce par alliance, était présente avec des membres de la famille lors des cérémonies officielles.

BPL, tout un programme

Conçus par Socarenac et le cabinet d’architecture Bureau Mauric Mauric dans le cadre du programme BPL (bateaux-pompes légers), le Matelot Louis Colet et le Capitaine de corvette Paul Brutus mesurent 24,9 m de long et disposent de 128 t de déplacement en charge. Les BPL sont équipés de trois canons incendie, deux d’une capacité de 8 000 l/min et un de 3 000 l/min. La plage arrière permet le branchement de 14 lances à incendie. Ils peuvent embarquer 16 marins pompiers. D’un coût de 3,6 M€, la dernière unité livrée a été financée par la Ville de Marseille et le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône.

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