Flirtant avec les 2 500 t en moyenne par an, le transport des colis lourds se limitait jusqu’alors pour le port de Bayonne à des opérations ponctuelles selon les années, de chargements ou déchargements de transformateurs électriques, pièces d’éoliennes, shelter métallique… « Ces colis étaient traités majoritairement sur Saint-Bernard, équipé d’une capacité de levage de 80 t mais limité en termes d’accueil de navires de plus de 130 m. À l’inverse, Tarnos peut accueillir de plus grands navires mais la grue (GR12) était limitée à 40 t. Ces contraintes nécessitaient de faire venir des grues mobiles et ne permettaient pas de répondre favorablement aux demandes du marché des colis lourds », analyse Olivier Fayola, ancien directeur du développement portuaire au port de Boulogne-sur-Mer, aux manettes depuis septembre dernier de la direction commerciale du Port de Bayonne.
9 M€ investis
De fait, pour élargir son offre de service, la CCI Bayonne-Pays basque, investissant 9 M€ dans le cadre de son contrat de concession, réceptionnera en juin deux nouvelles grues de marque Liebherr, une GR15-LPS550 et une GR21-LPS 420, opérationnelles en septembre. La GR21, avec une capacité de 60 t, rejoindra le terminal de Blancpignon, pour la manutention de souffre, engrais… et accompagnera le développement d’un trafic de conteneurs. « La grue G15, elle, sera positionnée sur le terminal de Tarnos, qui bénéficie d’une vocation industrielle et d’une bonne desserte routière. Elle aura une capacité de lever au crochet de 124 t avec la possibilité de recevoir des navires de plus de 180 m de long. Les conditions seront désormais réunies pour répondre à près de 90 % aux demandes de transport de colis lourds, dont le poids varie entre 80 et 120 t », estime Olivier Fayola.
La GR15 aura également vocation à optimiser le trafic d’autres marchandises conventionnelles « de poids » telles que les brames et tôles d’acier. L’investissement dans la GR15 a également pour objet d’accompagner Laminoir des Landes, signifie Olivier Fayola. Ayant démarré son activité, avec 30 000 t en 2018, le site industriel prévoit en effet une montée en puissance avec 150 000 t attendues dès 2019 en import de brames d’acier et export de tôles.
500 t d’acier à bord de l’OFP
En pré et post-acheminements, le port de Bayonne détient désormais un outil: l’Opérateur ferroviaire de proximité Sud-Ouest, dont le trafic a fait un bond de 60 % en 2018 à 160 000 t, représente 13 % des marchandises à l’arrivée ou au départ du port de Bayonne. Il se présente comme un atout supplémentaire pour les trafics de conventionnels. Ainsi, pour la première fois, la société Laminoir des Landes a jeté son dévolu sur l’OFP pour acheminer, le 15 mars dernier, à bord de 10 wagons, 500 t d’acier dans le nord-ouest de la France. Une marchandise inhabituelle de 100 tôles de 2,50 m de large et 12 m de long..