Le transport fluvial de colis lourds, une formalité

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« Exceptionnel par la route… ordinaire par la voie d’eau »: tel est l’argument de VNF pour promouvoir le transport fluvial de colis lourds qui, par la route, nécessiteraient l’organisation de convois exceptionnels. Même sur les plus petits canaux qui maillent une grande partie du territoire français, le transport d’une pièce de 150 t est une formalité. Pour les transports de générateurs EDF, le transporteur fluvial CFT a ainsi utilisé pendant des décennies un automoteur de 38 m, le Porthos, spécialement adapté à ce type de transport, son ouverture de cale de 4,5 m lui permettant de charger des colis jusqu’à 250 t. « Pas d’autorisations de circulation routière, pas d’escortes, pas de détours, pas d’aménagements d’itinéraires, respect de l’intégrité du colis…, autant d’atouts de taille qui font du fleuve un mode privilégié du transport de colis exceptionnels », explique-t-on chez EDF. Depuis 2014, un nouveau bateau spécifique a rejoint la flotte CFT du Rhône: le Sirocco, barge semi-submersible de 80 m par 11,4 m, pouvant accueillir dans sa cale le ponton Libeccio pour le transport roulier de colis lourds.

Le chargement sur bateau fluvial reste souvent le point le plus délicat du transport de colis lourds, avec la nécessité de trouver, au plus près du point de départ, quais et moyens de manutention adaptés. Sur le réseau fluvial français, VNF recense 200 quais pour le chargement de colis exceptionnels. Portiques à conteneur, rampes ro-ro ou, sur un quai public « nu », des grues installées pour l’occasion peuvent être utilisés. Dans les ports maritimes, plusieurs moyens existent aussi pour transborder le colis du bateau fluvial au navire maritime, depuis la grue de quai jusqu’à la bigue.

Gron, le spécialiste

Les chargeurs les plus réguliers peuvent aussi s’équiper de moyens propres. L’usine Areva de Saint-Marcel, près de Chalon-sur-Saône, produit des composants lourds pour l’industrie nucléaire: générateurs de vapeur, cuves, pressuriseurs… L’usine étant installée bord à voie d’eau, un portique d’une capacité de 1 000 t à 23 m lui permet de charger les colis sur bateau fluvial: via la Saône et le Rhône, la production d’Areva peut ainsi rejoindre directement Fos, où elle peut embarquer pour exportation maritime.

Certains ports sont spécialisés dans les colis lourds, comme celui de Gron, dans l’Yonne, qui charge à destination du Havre la production de plusieurs usines proches de ses quais: tourets de câbles électriques Prysmians, cuves industrielles Charlatte, etc. Ces chargements sont souvent complétés, sur le même bateau, par des expéditions de conteneurs vers le port normand.

Le transport fluvial le plus emblématique reste celui des tronçons d’Airbus qui, après un voyage sur navire roulier, empruntent la Garonne de Bordeaux à Langon, sur ponton roulier, avant de terminer par la route jusqu’au site d’assemblage toulousain. Mais ce schéma logistique hors norme, principal transport de marchandise sur la Garonne, est condamné par la fin de production de l’A380, annoncée pour 2021.

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