Du conventionnel intimement lié à la navale et aux EMR

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Porté par l’activité des Chantiers de l’Atlantique, d’Airbus, de General Electric (GE) ou de Man Energy Solutions, l’activité conventionnelle fait de Nantes-Saint-Nazaire, le premier port français de colis lourds. « Le pool industriel est un booster extraordinaire », observe Johan Fletgen, directeur de l’agence maritime Sogebras de Montoir, où se concentre l’essentiel de l’activité conventionnelle du Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire (GPMNSN). « Notre chance, c’est que les industriels sont implantés sur place, contrairement à Fos-sur-Mer, qui tire son trafic d’entreprises rhônalpines. Mais on manque de capacités de stockage », reconnaît-il. Le prestataire portuaire projette la construction d’un ou deux entrepôts de 3 000 m2 d’ici la fin de l’année pour soulager ses deux installations existantes de 3 000 m2, trop souvent à saturation. L’une est dédiée aux conteneurs, l’autre aux bobines d’acier. L’investissement, qui devrait être acté en avril prochain, porterait sur 3 M€. Il y a urgence. Sogebras admet avoir refusé des navires. « On a des atouts mais il faut rapidement investir sous peine de les voir partir ailleurs », alerte-t-il. En 2018, l’exercice de l’entreprise s’est soldé par une croissance de 20 à 25 %, hors GE, qui lui a confié l’expédition de 66 nacelles de 420 t et 66 armoires électriques e-stack ainsi que le déchargement d’équipements liés à l’installation des champs éoliens. Ces trafics ont mobilisé une vingtaine de navires

80 M€

Pour le GPM de Nantes-Saint-Nazaire, qui a investi 80 M€ pour accueillir les usines Alstom, allonger et équiper ses quais, aménager une route XXL, etc., « le trafic conventionnel constitue un véritable gisement de croissance », assure Jean-Baptiste Goüin, directeur de la relation clients du port. Pour l’heure, la direction portuaire manque encore de visibilité au regard de la réorganisation engagée pour accompagner les flux imports et exports liés au EMR, le grand sujet du moment. Toujours dans l’attente de la décision du conseil d’État pour accompagner la construction des futurs champs éoliens, le port nantais se dit prêt à accueillir les sous-traitants de rang 1, à expédier les deux prototypes d’éoliennes géantes Haliade X de 6 et 12 MW. Après le renforcement des quais de la prise d’eau, il étudie la modernisation des outillages autour du bassin de Saint-Nazaire et cherche des solutions pour le stockage des moteurs de Man Energy Solutions, qui s’amoncellent sur les quais.

Qu’il s’agisse des trafics liés aux activités sidérurgique, éolienne, aéronautique, aux colis lourds ou au bois, tous les indicateurs sont à la hausse. « On sent un regain d’activité depuis trois à quatre ans », confirme Sébastien Rault, directeur de Sea-Invest et de Loire Manutention à Nantes.

Colis lourd mais…

« On parle souvent de Montoir, mais dans la zone de Cheviré, où l’on fait de l’éolien, on a de beaux espaces pour traiter du colis lourd », remarque Bruno Lamarre, directeur de Sogebras à Nantes. Doté de deux grues de 65 t, qui jumelées, permettent de soulever 96 t, le site aurait la capacité de faire du colis lourd. « On a des opportunités mais la demande vient des industries du Nord de la Loire. Or, la préfecture est un peu rude avec les transports exceptionnels. On peine à passer le pont de Cheviré », dit-il.

Si le port ne prévoit aucun investissement pour le conventionnel dans cette zone, il a cependant entrepris de commercialiser certaines parcelles pour y développer des entrepôts logistiques (Legendre…), susceptibles d’utiliser le transport fluvial. Mis en œuvre par la CLT (Compagnie ligérienne de transport), une liaison, financée par les collectivités nantaise et nazairienne, d’abord pensée pour satisfaire aux exigences d’Airbus, pourrait être étendue aux colis lourds avec une barge dédiée.

Une solution logistique « écologiquement plaisante, mais difficilement compétitive, au regard des coûts imputables aux équipements et ruptures de charge, par rapport au mode routier », estime pour sa part Bruno Lamarre. Si, le GPM de Nantes Saint-Nazaire y croit, il n’y investit en revanche pas un euro.

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