Plier mais ne pas rompre

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Le port un jour dit à l’armateur: « vous avez bien des motifs d’accuser la Nature. Le moindre vent contraire vous oblige à baisser la tête. Tout vous est aquilon. Les aléas envers vous me semblent bien injustes ». « Votre compassion part d’un bon naturel », répondit l’armateur, « mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu’à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas ».

Résilience. C’est bien le terme qui s’impose pour caractériser l’ensemble de la chaîne du transport maritime, secteur d’une sensibilité extrême aux oscillations des grandes affaires de la planète. Et des dérèglements de nature à remodeler la structure même du commerce maritime mondial, 2018 n’en fut pas avare. Trop nombreux pour être exhaustif. D’importance suffisamment égale pour jouer l’exclusif.

Néanmoins tout un chacun retiendra l’ubuesque passe d’armes entre les deux géants économiques de la planète, la Chine et les États-Unis, qui ont démarré l’année en se gratifiant mutuellement de mesures protectionnistes, impactant directement les deux principales sources en flux du commerce maritime international, le vrac sec et le conteneur.

Pour l’heure, l’intensification des politiques de repli sur soi n’a pas foncièrement modifié les grands équilibres mais a surtout rendu aléatoire le terrain de jeu en raison de l’imprévisibilité du premier président élu par twitter et de l’enfant humilié devenu maître du monde. Mais les fondamentaux, assurément malmenés, font de la résistance. Les armateurs ont publié des résultats qui, sans être à crier « venez voir », tiennent les volumes en respect. Les ports font valoir des trafics qui dénotent une forme de résistance passive: plier mais ne pas rompre.

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