Le premier port coréen, Busan, avec 75 % de l’activité portuaire du pays, est passé en 2018 devant Hong Kong et devenu le 6e port mondial en conteneur. Le bilan coréen 2018, en apparence de bonne facture, s’affiche en trompe-l’œil. L’augmentation du trafic est essentiellement la résultante du conteneur, notamment du transbordement, dont la progression de 12,1 % provient en partie d’aléas climatiques. En l’occurrence, les épisodes de brouillard et le typhon Mangkhut, qui ont affecté les ports chinois, ont engendré un report de transbordement sur la Corée. L’import/export, lui, n’a augmenté que de 1,7 %, tiré par les échanges avec les pays du Sud-Est asiatique alors que ceux avec la Chine ont quasi stagné. Pas d’évolutions significatives non plus avec les États-Unis, le Japon et l’Europe. Busan et Gwangyang affichent ainsi des hausses de 11,3 et 32 % pour le transbordement, contre seulement 1,7 et 3,5 % pour l’import/export, Gwangyang tirant aussi profit de nouvelles liaisons avec l’Europe et l’Afrique. Peu impliqué dans le transbordement, Incheon ne progresse que de 1,9 %.
Les quotas américains pour l’exportation d’acier affectant inégalement les ports, la diminution des volumes de ciment et la moindre demande chinoise en produits de base peuvent expliquer le léger recul du vrac. Les flux d’hydrocarbures restent le poste principal et ont augmenté de 1,4 %. Leur hausse atteint même 4,2 % à Gwangyang et 12,2 % à Pyongtaek et Dangjin mais la progression de leur trafic vrac se limite respectivement à 0,4, 1,3 et 1,9 %, notamment en raison de baisses sur les produits ferreux. Les importations d’acier chinois ont par ailleurs reculé de 24 % à Incheon, entraînant dans leur chute celles du vrac (– 6,4 %). Le vrac fléchit également mais légèrement (– 0,6 %) à Ulsan, qui enregistre pourtant une hausse de 30 % des échanges de produits chimiques, lesquels sont en augmentation de 14,5 % à l’échelle du pays. Très axé sur l’acier, Pohang progresse de 2,4 % grâce aux importations et au cabotage de minerai de fer.