Avec un chiffre d’affaires (75 M€) en croissance de 20 % au cours des deux dernières années et un trafic de 32,5 Mt en hausse de 8,8 % en 2018, Nantes-Saint-Nazaire a redressé la barre. « On n’avait pas vu cela depuis de nombreuses années. Certes, la reprise des trafics est en partie due à la conjoncture, mais c’est aussi la conséquence de la politique et des investissements engagés pendant la mandature. On en récolte aujourd’hui le fruit. Le bilan financier est plus présentable et va nous permettre de poursuivre les investissements », plante Francis Bertolotti, président du conseil de surveillance en saluant en même temps la mandature de son binôme, Jean-Pierre Chalus, devenu délégué général de l’Union des ports de France, et l’arrivée de son successeur, le Breton Olivier Trétout, un profil au parcours à la fois dans le public et le privé (notamment CMA CGM).
Si l’évolution du trafic portuaire est plus marquée à l’export (+ 14,3 %) qu’à l’import (+ 6,3 %), le gaz naturel (7 Mt) reste un pilier. « Montoir, et son terminal méthanier construit dans les années 80, est devenu un vrai hub pour le GNL », indique Francis Bertolotti. Le port a en effet montré ses capacités à effectuer le transbordement de navires GNL en 24 heures et à organiser la chaîne logistique derrière. Pour compenser l’attrition du gaz au cours des années passées, le port a misé sur les trafics régionaux trop peu adressés à ses yeux. « De Cholet à la Chine », la direction portuaire est allée à la « rencontre des entreprises pour leur dire de passer par Nantes au lieu du Havre ou Anvers ». En 2018, des zones de croissances ont ainsi été identifiées en Chine (bœuf), en Afrique (fruits) ou avec les États-Unis, où s’est mise en place la liaison Airbus entre Montoir et Mobil, au Texas.
Man veut s’ouvrir aux conteneurs
Parallèlement, les investissements se sont poursuivis sur la zone portuaire pour accompagner le développement des filières économiques: 40 M€ pour étendre les quais destinés aux navires rouliers et accueillir les nouveaux portiques du terminal du Grand Ouest et 15 M€ à Saint-Nazaire pour réaménager le boulevard des apprentis et permettre la circulation en toute sécurité des colis XXL. Le port mise aussi sur la création de nouveaux services, à l’instar du services fluvial Flexiloire, mis en œuvre il y a un an entre l’amont et l’aval de l’Estuaire. D’abord emprunté par Airbus, ce service est également utilisé par le motoriste Man (650 personnes à Nantes).
Attentif, Olivier Trétout a d’emblée considéré qu’il allait falloir « densifier et étendre les lignes régulières, optimiser les outils, mettre en œuvre de nouveaux services… pour faire en sorte que le passage portuaire des marchandises soit simple et efficace et que Nantes-Saint-Nazaire soit de plus en plus le port du Grand Ouest ».
Nantes-Saint-Nazaire
32,5 Mt
8 %