Les nouveaux ports refont surface au Maghreb

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En 2018, l’exercice de Tanger Med (52,2 Mt, + 2 %) a été marqué par la chute des vracs liquides et solides, de 27 et 18 % respectivement. En revanche, les flux conteneurisés sur Tanger Med 1 marquent une hausse de 5 %, avec 3,47 MEVP manipulés. L’ouverture de Tanger Med 2 cette année ne devrait pas contrarier cette trajectoire. C’est également en 2019 que débuteront les exportations de Peugeot issues des lignes de production de l’usine de Kénitra. 479 321 véhicules ont été exportés en 2018, soit une accélération de 11 %. Le dynamisme de l’industrie agroalimentaire et des exports de produits industriels explique la percée de 15 % du nombre d’unités TIR (326 773 en 2018).

Fort de son succès sur Tanger Med, le royaume chérifien poursuit son expansion avec le projet de port en eaux profondes de Nador West Med. Fin 2018, a été lancé l’appel d’offres portant sur l’aménagement de ce complexe industrialo-portuaire, planté au cœur des routes maritimes à moins de 250 miles du détroit de Gibraltar. Les premiers navires devraient y faire escale en 2021.

En hausse de 7 %

La Tunisie aura également son port en eaux profondes, à Enfidha, dont les travaux démarreront fin 2019 pour une mise en service en 2023. Destiné à être un hub de transbordement, Enfidha disposera de 1 200 m linéaires de quai à conteneurs et de 1 100 ml pour les diverses. Trois autres projets sont en cours à Bizerte. « Nous allons aménager trois quais, un de 600 m pour l’accostage des ropax desservant Marseille et Gênes et deux autres pour le multi-vrac », annonce Lotfi Sassi, directeur du port de Bizerte.

En hausse de 7 %, les ports tunisiens ont traité 30,7 Mt en 2018, tiré par le dynamisme des exportations en hausse de 22 %. « 2018 confirme la reprise, en dépit de la perte annuelle de 2,5 Mt enregistrée par le Groupe chimique tunisien (GCT) », commente l’Office de la Marine marchande et des Ports tunisiens. Le groupe national de transformation de phosphate en produits chimiques s’enfonce dans la crise. Fâcheux au moment où l’Algérie nourrit des ambitions, Sonatrach ayant signé en novembre un joint-venture avec les chinoises CITIC et Wengfu pour aménager un complexe d’extraction et de transformation de phosphate, avec l’objectif de multiplier par 10 la production en 2022. Un investissement porteur de trafics pour Annaba.

Pour les armateurs touchant les ports algériens, 2018 reste néanmoins une « annus horribilis ». La fin de l’exonération de TVA sur les services aux navires renchérit d’un cinquième le coût des opérations pour les armateurs. En janvier 2019, le gouvernement algérien a instauré un droit additionnel provisoire de sauvegarde sur les produits importés, un instrument tarifaire visant àencourager la production nationale. « Depuis 2013, les exportations vers l’Algérie ont chuté de 20 %. Le gouvernement algérien incite à cultiver localement à la fois pour le marché national et l’export. Ainsi, en 2018, nous avons enregistré une hausse de 25 % en 2018 des expéditions de fruits et légumes », détaille Fatiha Jaureguy, chef du département commercial du port de Marseille-Fos. Sur la période, l’Italie fut le principal client de l’Algérie (14,5 % des ventes) devant la France (12 %) tandis que la Chine reste le premier pays fournisseur du pays.

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